Au centre hospitalier de la Rochefoucauld, des séances de musicothérapie sont dispensées dans l’unité de soins de longue durée d’une maison de retraite médicalisée. Pour l'équipe de l'hôpital, la culture doit permettre d'améliorer les conditions dans lesquelles les patients et patientes reçoivent leurs soins.
Toutes les deux semaines, la culture retentit au sein du centre hospitalier de La Rochefoucauld en Charente. Ce jour-là, c’est la voix du violoncelle de Claire Oppert qui résonne dans la maison de retraite. “Ca fait du bien à son cœur, on se sent bien, et des fois on est tristes parce qu’on ne peut plus faire ce qu’on faisait, c’est normal”, confie Maryse Roynard, l’une des résidentes. “Vous savez là-dedans, tout le temps renfermé, ce n’est pas toujours tout drôle”, ajoute sa copine, Simone Barret. “Là ça fait du bien, ça remonte le moral”.
La violoncelliste professionnelle Claire Oppert rencontre individuellement les résidents de cette unité de soin de longue durée à La Rochefoucauld. Depuis 25 ans elle travaille dans le milieu hospitalier et elle est devenue une référence en musicothérapie. Pour elle, il ne s’agit pas seulement d’un concert à l’hôpital, mais d’un soin à part entière : “J’ai mené une étude pendant cinq ans à l’Hôpital Sainte-Perrine dans une unité de soins palliatifs”, raconte-t-elle. "J’ai pu prouver sur 112 soins de patients douloureux et en fin de vie que la présence de mon violoncelle, qui est un violoncelle du 18è siècle, et de la musicienne bien sûr, au cours d’un soin douloureux, diminuait la douleur de 10 à 50%.”
La musique crée ainsi une diversion, une distraction, qui permet au patient de mieux vivre un acte médical. "Par cette action nous 'détournons' le cerveau de la personne qui est toute acquise à ce qui se joue devant elle", explique David Blanchou, coordinateur du dispositif au sein du centre hospitalier.
Accorder culture et fin de vie
A l’initiative de ce projet, l’hôpital de La Rochefoucauld organise régulièrement ce type d’évènement pour les résidents et le personnel médical. En 2015, l’établissement a signé la convention “Culture et Santé”, avec l’Agence Régionale de Santé, la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) et la région Nouvelle-Aquitaine, pour financer des projets culturels entre ses murs. “On sait bien que la fin de vie c’est un moment dans la vie d’une personne où on se pose des tas de questions existentielles, où remontent les amours, les passions, les émerveillements, et donc tout ça, ça nécessite une formation."
Des formations sont dispensées aux soignantes et aux soignants afin de les aider à intégrer des réflexes musicaux, artistiques, dans leur travail au contact des résidents. La direction de l’hôpital veut aller plus loin dans ses actions sur la fin de vie en faisant un appel au bénévolat pour faire entrer la culture chez les patients en fin de vie qui ne sont pas hospitalisés.