Les comptes du FIBD sont dans le rouge. Mis à mal par l’annulation des dernières éditions en raison de la pandémie, le montant total du manque à gagner suscite des débats entre la municipalité d'Angoulême et les organisateurs.
En mars dernier, le festival international de bande dessinée d’Angoulême a enfin pu accueillir du public, après des éditions marquées par le covid-19. Mais l’affluence n’a pas été à la hauteur des attentes des organisateurs. Faute d’un nombre suffisant de visiteurs, l’édition 2022 du FIBD a enregistré un déficit, a annoncé le conseil municipal d’Angoulême le 5 juillet dernier. Selon la municipalité, le manque à gagner s’élèverait à 685 578 euros.
Des chiffres contestés
Franck Bondoux, le dirigeant de 9e art plus, la société qui organise le FIBD, conteste les chiffres du déficit. Même s’il reconnaît un manque à gagner, il atteste d’une différence de 215 000 euros entre ses chiffres et ceux avancés par le conseil municipal.
Le chiffre n’est absolument pas de 680 000, contrairement à ce que j’ai pu entendre. On est à un déficit qui est à 465 000 euros.
Franck Bondoux, gestionnaire du FIBD et dirigeant de 9e art+
D’autre part, “ce déficit a été comblé par une subvention exceptionnelle de l'État et par un apport des collectivités”, a-t-il assuré à France 3 Poitou-Charentes.
L’opposition monte au créneau
Présente lors du conseil municipal du 5 juillet, l’opposition dénonce avoir eu accès aux comptes du FIBD “à peine une heure avant le début du conseil”.
Autre critique formulée, le fait que le festival soit organisé par une société privée, subventionnée par des fonds publics. “Venir abonder ce système là, c'est vraiment problématique en termes de transparence des deniers publics et de démocratie”, plaide Raphaël Manzanas, élu de l’opposition.
Des dépenses supplémentaires pour les collectivités locales ?
Pour pallier ce déficit, Angoulême et son agglomération vont donc débourser 235 000 euros. Une dépense qui n’a pas eu lieu les années précédentes en raison de la pandémie. Mais selon la mairie d’Angoulême, ce versement ne devrait pas peser trop lourd sur le budget des collectivités locales.
“Il y avait une fenêtre de tir au mois de mars. L’État avait annoncé très tôt un engagement assez massif à un probable déficit. Les collectivités se sont mises d’accord pour demander à l’organisateur de reprogrammer cette édition”. se défend le maire d'Angoulême, Xavier Bonnefont.
Le FIBD représente un budget annuel d’environ 4,5 millions d'euros, financé à presque 50% par des fonds publics. Avant la pandémie de COVID-19, la manifestation accueillait en moyenne 200 000 visiteurs pendant quatre jours.