Le Brexit entre en vigueur ce vendredi 31 janvier 2020. Il ne sera pas sans conséquence sur les élections municipales dans certaines communes rurales charentaises. Faute de naturalisation en temps et en heure, des conseillers municipaux d'origine britannique pourraient ne pas pouvoir se représenter.
C'est une des conséquences du Brexit qui entre en vigueur à la fin de la semaine. Les Britanniques élus dans les municipalités françaises depuis 2014 n'auront désormais plus le droit de voter et de se faire élire.
S'ils souhaitent continuer à participer à la vie politique de la commune dans laquelle ils résident, ces citoyens britanniques doivent devenir Français. La seule solution pour eux est de changer de nationalité et de demander leur naturalisation.
Des élus bilingues appréciés
Certains d'entre eux ont choisi de franchir le pas mais les réponses à leurs demandes tardent parfois à arriver alors que la date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 27 février 2020. Certains élus d'origine britannique ont obtenu leur naturalisation en temps et en heure et pourront participer aux scrutins des 15 et 22 mars prochains. Il s'agit d'un véritable soulagement pour les maires. Ils apprécient souvent ces élus bilingues qui font le lien avec les membres de leur communauté.
C'est le cas à Combiers. Alison Turriff est conseillère municipale de ce bourg charentais et elle est un recours très appréciable pour le maire Patrick Epaud.
C'est beaucoup plus facile de dialoguer car certains n'ont pas fait, comme Alison, des efforts pour apprendre le français et parfois c'est un peu compliqué. En plus, elle s'occupe aussi des écoles.
Alison avait anticipé sa demande de naturalisation. Face aux menaces de Brexit, elle avait entrepris les démarches depuis longtemps et a attendu deux ans avant d'obtenir sa naturalisation.
Ecossaise d'origine, Alison Turiff est très engagée dans la vie locale. Elle pourra donc participer aux élections et tenter de renouveler son mandat de conseiller municipal à la mairie de Combiers.J'ai eu deux interviews avec la police et ausi une interview à Niort, qui est le centre en Poitou-Charentes pour les naturalisations. On m'a posé des questions sur l'investissement dans la commune et aussi sur l'histoire et la culture de la France.
Des habitants engagés dans la vie locale
Dans le nord de la Charente, cette fois, Norman Cox, lui est toujours dans l'attente d'une réponse à sa demande de naturalisation et ne sait pas s'il pourra continuer à être conseiller municipal de Montrollet, un village où il habite depuis 26 ans. Il souhaite se représenter sur la liste du maire sortant.
Il le souhaite mais sans carte d'identité française, ce ne sera pas possible. Un vrai regret pour cet élu mais aussi pour son maire que la situation de son conseiller municipal "agace".
Norman Cox l'affirme lui-même, il est "très intéressé par le système de la commune en France."Ça m'agace car ce genre de choses auraient dû être anticipé et c'est un manque de respect par rapport au travail accompli par quelqu'un qui habite dans notre pays depuis longtemps et qui s'est complètement engagé dans la vie citoyenne française.
Benoît Sauvy, maire de Montrollet
Faute d'avoir pu régulariser leur situation à temps ou de ne pas avoir choisi d'acquérir la nationalité française, les résidents britanniques en France ne seront plus électeurs à parir du 31 janvier à 23 heures et ne pourront ni voter ni se présenter aux prochaines élections municipales.