Le député LREM de La Charente et rapporteur du projet de loi santé Thomas Mesnier va déposer prochainement un amendement pour permettre aux pharmaciens de délivrer, sans ordonnance, certains médicaments normalement prescrits par les médecins.
Le texte en préparation vise "à ce que les pharmaciens puissent délivrer, sous protocole, des traitements actuellement prescrits sur ordonnance, dans le cadre de pathologies simples et du quotidien, que pourraient être l'angine, la conjonctivite, la cystite" a expliqué le député de La Charente.
Cette piste, qu'il portera dans le cadre du projet de loi santé, examiné à l'Assemblée nationale à partir du 18 mars, figurait dans son rapport sur les soins non programmés, remis en mai à la ministre Agnès Buzyn.
Elle avait fait l'objet cet automne d'un amendement de la députée Delphine Bagarry (LREM) au projet de budget de la sécurité sociale.
Le député LREM de La Charente et rapporteur du projet de loi santé Thomas Mesnier.
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Vivement contestée par les syndicats de médecins, la mesure avait été adoptée en commission des Affaires sociales avant d'être finalement rejetée par l'Assemblée.
Pour Thomas Mesnier, il s'agit de "répondre (...) aux besoins de temps médical, d'accès aux soins" en allant "un peu plus loin sur les questions de soins coordonnés, de partage des tâches" entre professionnels de santé.
Son amendement concernera des "pathologies pour lesquelles les Français doivent consulter, ont du mal à trouver un rendez-vous et au final se retrouvent à consulter aux urgences" ou à solliciter leurs pharmaciens qui leur rendent parfois service en délivrant des médicaments sans ordonnance, "hors des clous".
Le député LREM de La Charente et rapporteur du projet de loi santé Thomas Mesnier va déposer prochainement un amendement pour permettre aux pharmaciens de délivrer, sans ordonnance, certains médicaments normalement prescrits par les médecins.
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Des protocoles plus souples... pour soulager les services d'Urgences ?
"L'idée c'est de développer" cette pratique en la "sécurisant", selon un protocole et "un panier de soins" définis en lien avec la Haute autorité de santé, en informant "systématiquement" le médecin traitant, a détaillé le député, sans préciser si la mesure passerait par une expérimentation, comme le prévoyait l'amendement précédent.
Une ambition partagée par l'Ordre des pharmaciens, sa présidente, Carine Wolf-Thal, vantant "une solution qui a fait ses preuves" en Suisse ou au Québec.
"C'est une proposition qu'on fait en concertation avec les médecins", a-t-elle assuré lors d'une conférence de presse téléphonique organisée à l'issue d'une rencontre avec son homologue de l'Ordre des médecins, Patrick Bouet.
En octobre, la profession médicale s'était vivement opposée à la mesure, le syndicat de généralistes, MG France, dénonçant une "confusion des rôles", la CSMF (généralistes et spécialistes), une "expérimentation dangereuse".