Très utilisées pour lutter contre la pandémie de coronavirus, les lingettes désinfectantes jetées dans les toilettes sont un fléau pour l'environnement. Les services de l'eau lancent l'alerte alors que leurs effectifs sont réduits en cette période.
Nous sommes nombreux à utiliser des lingettes désinfectantes pour lutter contre la propagation du coronavirus. Mais combien sommes-nous à nous débarrasser de ces mêmes lingettes au fond de la cuvette et hop, un coup de chasse d'eau ? Trop nombreux affirment les professionnels de l'eau.
En cette période de crise sanitaire mondiale, ils lancent ce cri d'alarme : stop aux lingettes désinfectantes jetées dans les toilettes ! Cela crée des bouchons dans les canalisations d'eaux usées et un surcroît d'interventions "évitables" selon le centre d'information sur l'eau.
À Angoulême (Charente), la station d'épuration n'est pas épargnée. Quelques secondes suffisent pour s'en apercevoir : le tapis roulant ne cesse de charrier des lingettes qui viennent grossir un tas déjà conséquent.Les équipes qui travaillent dans les réseaux d’assainissement nous ont expliqué que désormais leurs interventions d’urgence concernaient les dégâts liés aux lingettes à près de 70%.
- Nathalie Davoisne, centre d’information sur l’eau
"Le problème c'est que ces bouchons provoqués par les lingettes nous obligent à envoyer des moyens type hydrocureuse avec un équipage" explique Jean-Pierre Leveque.
Ce n’est pas trop le moment dans la mesure où nous sommes en effectif réduit et malheureusement les bouchons se constituent aussi bien dans la journée que pendant la nuit.
- Jean-Pierre Leveque, Responsable d'exploitation de la station d'épuration d'Angoulême
Face à ce constat alarmant, le centre d’information sur l’eau appelle chacun à adopter les bons gestes "dans cette période tendue".
On demande une seule chose : les lingettes, jetez-les dans la poubelle ! Nos toilettes ne sont pas des poubelles.
- Nathalie Davoisne, centre d’information sur l’eau.
L'impact de l'usage excessif des lingettes sur l'environnement n'est pas nouveau, comme en témoigne ce reportage de nos confrères de France 3 Champagne-Ardenne réalisé en 2017.