Covid-19 : les visites des familles pourront reprendre dès lundi dans les EHPAD de Charente, sauf à Jarnac

Alors que la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 frappe avec intensité dans les EHPAD de la région, l'ARS Nouvelle-Aquitaine recommande de favoriser les visites des familles pour rompre l'isolement des personnes âgées. En Charente, les visites pourront reprendre dès lundi, sauf à Jarnac.

En Nouvelle-Aquitaine, près de 13% des EHPAD (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes),sont aujourd'hui touchés par l'épidémie de Covid-19. 116 foyers de contamination ont été décomptés au total par l'ARS (Agence Régionale de Santé), ce vendredi 6 novembre 2020 dans son bulletin hebdomadaire.

Seize morts à l'EHPAD de Jarnac

Parmi ceux-ci, l'EHPAD de Jarnac en Charente est celui où la situation est la plus dramatique. Cinq décès supplémentaires y ont été enregistrés cette semaine parmi les résidents atteints par la covid-19, ce qui porte à seize le nombre total des victimes de l'épidémie depuis le 22 octobre dans cet établissement pour personnes âgées installé au sein de la Résidence Médico-sociale de la ville.
Mardi dernier, un dépistage massif avait de nouveau été organisé après le décès de quatre résidents au cours du week-end du 1er novembre. Les tests ont révélé que 71 résidents sont positifs et des cas ont également été détectés parmi les membres du personnel.
Le virus s'est propagé très vite à l'EHPAD de la résidence médico-sociale de Jarnac où les premiers cas de Covid-19 parmi les résidents ont été signalés le 19 octobre dernier. Il est aujourd'hui touché de plein fouet par l'épidémie. 
En Charente, les personnes âgées atteintes par la Covid-19 sont de plus en plus nombreuses. Aujourd'hui, 12 des 14 foyers de contamination, déclarés dans le département ces 10 derniers jours, sont localisés dans des EHPAD ou des résidences médico-sociales.


"Protéger sans isoler"

Chez les personnes âgées, le virus de la Covid-19 est d'autant plus dangereux qu'il se conjugue avec d'autres pathologies pouvant l'aggraver. Malgré l'intensité de cette deuxième vague, l'ARS de Nouvelle-Aquitaine, relayant des consignes nationales parues le 1er novembre dernier, souhaite que les visites dans les établissements médico-sociaux accueillant des personnes âgées et les USLD (unité de soins de longue durée) soient maintenues le plus possible tout en respectant les règles de sécurité sanitaire. En Charente, les visites des familles pourront reprendre sauf à l'EHPAD de Jarnac où des renforts en personnel médicaux ont été mis en place.

"Cette situation sanitaire préoccupante ne doit pas pour autant faire oublier les enseignements de la première vague." écrit l'ARS Nouvelle-Aquitaine en faisant référence aux difficultés liées à l'isolement en chambre vécues par les personnes âgées vivant en EHPAD. Certaines ont témoigné qu'elles s'étaient senties "comme en prison" et la rupture du lien familial a, au mieux, été compliqué à vivre. Au pire, il a pu causer une perte de répères et de sens de la vie.
"Protéger sans isoler" est désormais la ligne de conduite à adopter pour les responsables d'établissement mais les autorités sanitaires s'engagent sur une ligne de crêtes particulièrement escarpée entre la "mise sous haute protection des EHPAD " et la préservation des visites extérieures.

Un protocole sanitaire très strict pour les visites

Ces visites doivent respecter un protocole sanitaire particulièrement strict qui s'avère parfois difficile à vivre pour les résidents et leurs proches. Elles ne peuvent se faire que sur rendez-vous dans des créneaux horaires très précis sans dépasser une demi-heure à une heure,selon les cas. Familles et résidents se retrouvent dans une pièce spécialement aménagée et nettoyée entre chaque visite et doivent respecter les distances de sécurité. Un nombre limité de visiteurs est admis à chaque fois et les résidents doivent se partager les trois ou quatre créneaux de rendez-vous disponibles dans une journée, ce qui limite ipso facto le nombre de visites hebdomadaires.
Les visites encadrées sont la règle mais l’ARS Nouvelle Aquitaine déclare qu'elle "n’est pas favorable à la présence systématique d’un professionnel lors des temps de visites des proches et précise que si les familles peuvent être invitées à réaliser un test en amont de leur visite, cela ne constitue en aucun cas une obligation pouvant aboutir à un refus du droit de visite".
Les visites en chambre peuvent être par dérogation autorisées en cas de situation exceptionnelle comme la fin de vie.

Sorties et retours ponctuels dans les familles sont suspendus temporairement, mais l’ARS explique que "dans le souci de garantir des liens familiaux pour des moments critiques de vie familiale (fin de vie / décès d’un proche…)", elle autorise dans ces situations, à titre dérogatoire pour un motif impérieux, le déplacement ponctuel du résident. Un test antigénique sera réalisé au retour du résident et le suivi médical sera renforcé "mais sans confinement strict en chambre".
   
L'ARS appelle également le personnel des établissements à rester particulièrement vigilants sur le respect des gestes barrières pour limiter au maximum les risques de propagation de la maladie.

Elle indique également que les établissements et les familles peuvent, en cas de difficultés ou de décision complexe à prendre, saisir la cellule d’écoute et de dialogue éthique (05 49 44 40 18 ou erena.poitiers@chu-poitiers.fr) animée conjointement par l'Espace de réflexion éthique Nouvelle-Aquitaine (ERENA) et France Alzheimer et ayant le mandat officiel de l’ARS. 

Reportage à la résidence médico-sociale de Jarnac
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