Déconstruire les stéréotypes de genre en apprenant à coder : l'École 42 s'invite en maternelle et en primaire

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Reportage "L'école 42 initie les primaires/maternelles à l'art du code" - France Télévisions ©France télévisions

Au cours de séances ludiques, les étudiants de l'École 42 initient les enfants de primaire et de maternelle de l’école de Puymoyen, en Charente, à l'art du code. À partir de jeux de logique, les écoliers s'approprient les fondamentaux du langage informatique. Le tout, sans écrans.

Flèche inclinée vers l’avant, la gauche, la droite ou l’arrière. Ce matin-là, les élèves de grande section de maternelle des Eaux Claires, à Puymoyen (Charente), doivent définir le trajet d’un robot panda. Installés autour d’un plateau de jeu, les enfants alignent les symboles pour orienter l’automate. Sans le savoir, les écoliers sont en train de créer leur première ligne de code.

“Les enfants vont pouvoir apprendre la logique de la programmation, avec différents éléments qui vont correspondre à des déplacements du robot, explique Stéphanie Mortemousque, étudiante à l’École 42 et animatrice de l’atelier du jour. Par exemple, avancer, tourner, éprouver des émotions. Et là, ils vont manipuler des principes de logique, de code, de programme informatique.”

Coder sans écrans

Parler du digital sans écran et par le toucher, une façon de s’éloigner du langage compliqué des ordinateurs. “Les enfants ont totalement intégré que ce sont eux qui vont donner des ordres au robot”, poursuit Stéphanie Mortemousque.

Pour les élèves de primaire, l’exercice se corse : les lignes de code s’allongent, et de nouveaux symboles apparaissent. “Cette carte, c'est tourner par là, celle-là, c’est avancer quatre fois…”, détaille Elliot, élève de CP, en manipulant les cartes à sa disposition. Et si le robot panda ne va pas dans la bonne direction, “je recommence !”.

Mettre à mal les clichés dès le plus jeune âge

Une démarche qui s’inscrit dans la pédagogie collaborative de l’École 42, spécialisée dans l’informatique et située à Angoulême (Charente). L’établissement propose un cursus personnalisé aux jeunes élèves, et un apprentissage par la pratique. “Ce qui est important pour l’École 42, dans sa philosophie, c’est laisser à tout le monde la chance de pouvoir faire une formation informatique de haut niveau, présente Olivier Grosse, directeur de l’école. Nous sommes dans une logique de déconstruction des stéréotypes. Et pour cela, il faut commencer très tôt.”

Secteur en expansion, les métiers du numérique cherchent à renverser les stéréotypes d’un milieu aujourd’hui trop masculin. “Il y a beaucoup de préjugés sur la programmation. Il y a encore trois ans, je ne pensais pas du tout m’orienter là-dedans, raconte Lola Vignal, étudiante à l’École 42. On voulait aussi insuffler un peu la flamme aux petites filles. Elles sont peu nombreuses à s’orienter dans ce domaine-là.” 

Déclencher des vocations

Selon un rapport du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes, intitulé “La Femme Invisible dans le numérique : le cercle vicieux du sexisme”, seulement 29 % des effectifs du numérique en France sont des femmes en 2020, dont 16 % dans les métiers techniques et 22 % dans les postes de direction. Une étude de l’Institut Montaigne, parue en mai 2023, rapporte le nombre d'emplois dans le secteur connaît une croissance de plus de 6 % par an, soit près de trois fois plus que la moyenne.

Les séances d’initiation au codage de l’École 42 serviront peut-être à déclencher des vocations chez ses jeunes filles, pour qui la robotique n’est plus un mystère.

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