Les subventions de la mairie de Paris avaient été suspendues en janvier dernier après des accusations de dérives dans la prestigieuse école privée catholique.
Au vu des clarifications et des "engagements" pris par la direction de Stanislas, qu'elle vient d'auditionner, la Ville de Paris a décidé de se "conformer à ses obligations quant au versement du forfait départemental et communal" pour l'année 2024, selon un courrier envoyé lundi à l'établissement et révélé par Le Parisien. Ces subventions avaient été suspendues après des accusations de "dérives" à l'encontre du prestigieux ensemble scolaire, comme l'obligation de suivre des cours de catéchisme.
1,3 million d'euros de subvention
Le montant de ces subventions s'élève à 1,3 million d'euros. La Ville de Paris, à la fois commune et département, avait décidé de suspendre sa subvention à l'établissement après la publication par Mediapart en janvier dernier d'un rapport de l'Éducation nationale révélant "des dérives dans l'application du contrat d'association" avec l'État, comme l'obligation d'assister à la catéchèse, des discours homophobes et des pratiques sexistes.
Lors de son audition le 25 novembre par la commission éducation du conseil de Paris, le directeur de Stanislas a indiqué avoir pris plusieurs mesures de mise en conformité : absence de mentions de convictions religieuses dans le dossier d'inscription, distinction claire entre les heures de catéchisme et les autres ou encore respect des programmes d'éducation à la sexualité.
Le recteur de l'académie de Paris, présent à l'audition, s'est par ailleurs "engagé à ce qu'une nouvelle inspection puisse être réalisée" dans l'établissement, avec des résultats attendus en 2025, ajoute l'élu PS.
Des engagements que les élus du groupe communiste au conseil de Paris jugent insuffisants compte tenu du "manque de transparence" de l'académie dans le dossier.
"Nous ne disposons que du témoignage du directeur de Stanislas, il n'y a aucun élément tangible de mise en conformité", a regretté auprès de l'AFP Jean-Noël Aqua, vice-président de la commission éducation du Conseil de Paris.
Son groupe va déposer un amendement à la prochaine réunion du conseil de Paris pour faire annuler la décision "précipitée" de l'exécutif municipal socialiste.