La région Île-de-France a voté une enveloppe de 917.000 euros en faveur du lycée du prestigieux ensemble scolaire du VIe arrondissement de Paris. L'application stricte de la loi concernant le financement des lycées, assure Valérie Pécresse, présidente LR du conseil régional.
Ce montant correspond à 70% du forfait d'externat annuel, une subvention obligatoire, calculée en fonction du nombre d'élèves et versée par la région qui a la main sur le second degré. Le solde sera versé en juillet.
"Je ne fais qu'appliquer la loi", s'est défendue Valérie Pécresse ce mercredi lors du vote de cette subvention pour l'établissement privé Stanislas, dans la tourmente depuis un rapport officiel faisant état de "dérives".
"Tous ceux qui prendraient des décisions différentes, c'est-à-dire qui suspendraient les forfaits d'établissement même à titre conservatoire, se verraient obligés de les réintégrer dans leur budget de force par le préfet de région", a ajouté l'ex-candidate LR à la présidentielle, interpellée par l'opposition de gauche.
Le groupe SER-IDF (Socialiste, Écologiste et Radical) au conseil régional a demandé de son côté "la suspension à titre conservatoire de toutes les subventions en direction de cet établissement". Christophe Prudhomme, opposant du groupe LFI et apparentés, a reproché à ValériePécresse son "soutien inconditionnel" à l'enseignement catholique, et d'avoir financé au-delà des obligations légales un lycée "richissime".
Mon intervention ce jour au Conseil régional pour demander la suspension des subventions au lycée Stanislas. pic.twitter.com/Fs7Xp8OOGn
— Prudhomme Christophe (@PrudhommeChri10) January 31, 2024
La région prévoit "un milliard d'euros en investissements cette année auprès des lycées publics" et seulement "onze millions pour les lycées privés, c'est-à-dire 1,1% (du budget) pour 20% des élèves", a répondu Valérie Pécresse.
En juillet dernier, la région avait déjà voté une aide non obligatoire de 487.000 euros à Stanislas, pour "des travaux de mise aux normes et de mise en accessibilité".
Un établissement sous le feu des critiques
Après la publication par Mediapart d'un rapport de l'Education nationale révélant "des dérives dans l'application du contrat d'association" avec l'Etat, comme l'obligation de suivre des cours de catéchisme, la Ville de Paris avait annoncé suspendre provisoirement son financement.
"Il y a manifestement eu des manquements au lycée Stanislas", a néanmoins reconnu la présidente de Région, rappelant avoir "saisi en 2022 et en 2023 le rectorat de Paris et le ministère de l'Education nationale" sur ces "manquements".