Établissement scolaire Stanislas : sursis pour un ex-responsable d'internat qui plaide l'"esprit Stan"

Un ancien maître d'internat de l'établissement privé catholique Stanislas à Paris a été condamné ce lundi à un an de prison avec sursis pour violences sur six élèves. Il affirme avoir simplement "respecté le règlement" et "l'esprit Stan".

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"Humiliation", "emprise", "claques". Lors de l'enquête menée par la brigade des mineurs, les six anciens élèves des classes préparatoires de cet établissement du centre de Paris décrivent des comportements similaires commis entre 2012 et 2018.

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L'un évoque un comportement "abusif" et une "emprise psychologique". Il décrit un homme "omniprésent", "voyeuriste", "imbuvable". Un autre rapporte des "piques d'humeur", "des claques derrière le crâne", des placages "au mur, au sol", des "coups de cravache", des "insultes". Un élève raconte aussi que le prévenu lui a demandé de se déshabiller devant lui pour enfiler un costume de magicien et affirme qu'il traitait des élèves de "tarlouze". "Il entrait dans nos chambres, attendait certains camarades à la sortie de la douche", témoigne un autre élève.

"C'était dans le règlement"


À la barre du tribunal de Valenciennes dans le Nord (compétent en raison du lieu de résidence du mis en cause), l'homme de 61 ans, à la carrure imposante, crâne dégarni, conteste une partie des faits. Il répète avoir simplement "respecté le règlement" de l'établissement, qui l'a licencié en novembre 2018, et dénonce une "cabale". 

"Je reconnais que des surveillants ont pu intervenir dans des chambres parce qu'elles n'étaient pas rangées", admet toutefois l'ancien maître d'internat, dans son costume marron.
"N'est-ce pas une violation flagrante de leur vie privée ?", l'interroge la présidente. "C'était dans le règlement", rétorque le prévenu, également professeur de musique.

La présidente lui demande alors des explications sur les coups de cravache. Une "plaisanterie", balaie-t-il. Il admet avoir pu traiter des élèves de "tarlouzes", ceux "qui ne ressemblent à rien", "mal habillés". 
"Vous trouvez ça normal ?", demande la présidente. "C'était dans le règlement", réplique le prévenu, pointant des comportements selon lui contraires "à l'esprit de Stan". "Il a bon dos le règlement", tance la présidente.

L'ancien maître d'internat se défend : "Les relations étaient compliquées parce que j'avais régulièrement des remarques à leur faire sur la coupe de cheveux, la tenue, les baskets, le col... toutes les règles de Stan".

Le prévenu a reconnu être "quelqu'un d'un peu rigide" et a admis "des petites tapes et des propos inadmissibles mais c'est tout". Tous ceux qui respectaient ces règles, qui peuvent sembler d'un autre âge, n'ont pas posé de problème", ajoute-t-il.

Un an de prison avec sursis


"J'ai l'impression qu'on voudrait lui faire porter la responsabilité d'un règlement intérieur qui a été signé par l'ensemble des familles !", a lancé son avocate, Me Delphine Audenard.

L'ancien maître d'internat a été condamné à un an de prison avec sursis. Il a aussi été condamné à une interdiction d'exercer une activité impliquant des contacts réguliers avec des mineurs pendant cinq ans. 

Dans un autre dossier, le prévenu est mis en examen pour "viol et agression sexuelle par personne abusant de sa fonction" au sein de l'internat Saint-Martin-de-France à Pontoise (Val-d'Oise) contre un élève alors âgé de 17 ans pour des faits commis entre le 30 juin et le 1er juillet 2001.

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