"Des mois de travail en partie détruits en 5 minutes", un orage de grêle fait des dégâts sur les cultures en Charente

Dans le secteur de Mansle notamment, l'évaluation des dommages sur les cultures agricoles est en cours.

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e"Vu le bruit que ça a fait sur la véranda, je me suis douté qu'il y aurait du dégât". Christian Daniau aurait sans doute préféré se tromper. Mais lorsque l'agriculteur s'est rendu dans ses champs situés à Puyréaux (Charente) ce samedi matin au lever du jour, il a découvert des cultures mâchées par la grêle. 

"Les grains de blé et d'orge sont au sol, les pousses de soja sont cassées et le maïs est lacéré" commente-t-il au téléphone. Sur ses 160 hectares de culture, "l'impact est généralisé" se désole-t-il, "je ne sais pas si tout pourra repartir". 

L'orage a déferlé sur les coups de 4 heures du matin. Court mais très violent, il a déversé des trombes d'eau et des grêlons "gros comme le pouce" raconte l'agriculteur. Installé depuis 1995, celui qui est aussi président de la Chambre d'agriculture de la Charente se dit touché pour la première fois par ce type d'intempéries.

Déjà très handicapé par la sécheresse qui lui a fait perdre 20 à 30% de ses rendements, Christian Daniau estime que ses pertes pourraient atteindre 50%. 

"Après avoir attendu la pluie si longtemps elle est enfin arrivée cette nuit mais malheureusement en partie sous forme solide" commente-t-il encore, fataliste. 

"Tout était presque mûr"

À quelques kilomètres de là, Vincent Boireau a, lui aussi, eu un réveil difficile. Au son de la grêle et des grondements de l'orage. Comme Christian Daniau, l'inspection matinale de ses 25 hectares de culture d'orge l'a laissé un peu abattu.  

Éleveur de limousines à Aizecq, entre Nanteuil et Verteuil, il était sur le point de faire la récolte qui devait servir à nourrir ses animaux. "Tout était presque mûr" soupire t-il "mais maintenant, les grains et des épis entiers sont par terre."

Il estime que la moitié de sa production est perdue, ce qui l'inquiète beaucoup pour l'équilibre financier de son exploitation.

Il va falloir que je rachète à manger pour mes bêtes. À 300 euros la tonne, il y en a pour plus de 20.000 euros, je ne sais pas comment je vais faire.

Vincent Boireau, éleveur à Aizecq

 

Reportage en Charente de Jérôme Deboeuf, Christophe Guinot et Alain Bortot.

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