La société Midipile, basée à Saint-Michel (Charente), imagine une voiture futuriste : un croisement entre un cyclo et une petite automobile de ville. Ce projet, né il y a moins d'un an, a reçu une aide de la région Nouvelle-Aquitaine.
Des larges roues 24 pouces comme sur un vélo, des pédales, deux sièges et des panneaux photovoltaïques pour recharger ses batteries au parking : et si la voiture du futur ressemblait à cela ?
C'est en tout cas le pari de Benoît Trouvé qui imagine depuis quelques mois le concept de la Midipile Mobility, un véhicule inspiré à la fois du vélo électrique et de la petite voiture urbaine.
MIDIPILE by guillaum32 on Sketchfab
Dans un vélo
"J'y pensais depuis quelques années" explique cet ingénieur de formation, dont les bureaux sont installés à Saint-Michel (Charente). "J'ai longtemps travaillé chez PSA sur les motorisations hybrides et je me disais : « Quand même, on fait des grosses bagnoles, pourquoi on ne fait pas des plus petits véhicules ?». Et puis, l'idée de le faire en réel est née."
Six mois plus tard, la maquette de ce véhicule "innovant et décarboné" ne laisse aucun doute : l'univers du deux-roues est bel et bien présent. "C'est comme un vélo, sauf qu'à la place d'être dessus, on est dedans" s'amuse Ehouarn Cotonea, l'un des douze salariés qui travaillent sur le projet.
Sur le pédalier, il y a un système d'électro-générateur qui envoie l'électricité à des batteries qui alimenteront les moteurs.
Alimentée par l'énergie solaire (et un solide coup de pédale de la personne au volant), la Midipile Mobility ne pèsera pas plus de 100 kilos ; des mensurations "lights" qui devraient lui permettre d'atteindre les 45 kilomètres en moins de 3 secondes et ainsi d'avoir "les mêmes temps de trajet qu'en voiture en ville" avec une autonomie d'au moins 170 km.
Durer pour toujours
Les matières choisies pour la fabriquer, thermoplastique ou encore fibre de lin, seront recyclables et écologiques car la société vise la neutralité carbone en 2050.
"Dans l'idéal, on voudrait que le véhicule dure pour toujours," détaille Benoit Trouvé "tout le contraire de l'obsolescence programmée".
On ne peut plus se permettre un véhicule personnel d'1,5 tonne qui ne roule que quelques minutes ou quelques heures par jour. On fait le pari que le futur, ce sera de plus petits véhicules qui rouleront à plus faible vitesse et qui vont être partagés. C'est l'essence même de notre projet.
L'équipe charentaise espère rapidement développer une formule de location au mois, et à terme, ouvrir la production au grand public. Une ambition qui n'a pas échappé à la région Nouvelle-Aquitaine qui vient d'octroyer au projet une aide de 54.000 euros ; l'argent servira à développer la chaine de traction.
Les premiers essais du prototype auront lieu d'ici la fin 2021 avant une phase de bêta-testing en 2022. Dix véhicules vont tourner pour aider à mûrir le projet. Avis aux amateurs !