Festival du film francophone d’Angoulême : 4 questions à Anne Parillaud, présidente du jury étudiant

Ce dimanche 29 août marque la fin du festival du film francophone d’Angoulême (Charente). Tout comme le jury professionnel, le jury étudiant décernera son prix durant la cérémonie de clôture. L’actrice Anne Parillaud en est la présidente.

Huit jurés étudiants ont été choisis pour remettre au film de leur choix le prix du jury étudiant que vous présidez. Pourquoi êtes-vous curieuse de travailler avec des étudiants ?

C’est notre futur, aussi bien artistiquement que socialement. Leur avis est tellement riche et intéressant. Ils arrivent avec une certaine audace et innocence. Et ils arrivent aussi avec cette rage d’un monde qui est chaotique, bouleversant et en train de muter. Ils se demandent quel va être leur avenir. Et cette incertitude peut créer chez eux un désir, une ambition et une rage comme un état de survie chez eux. Ça m'enrichit énormément. Ils m’apportent de l’authenticité et de l’objectivité.

Est-ce un rôle difficile d’être présidente du jury étudiant ?

Non, j’adore me confronter à la variété des regards. On s’aperçoit que l’universalité sur une œuvre est presque magique quand elle arrive. C’est tellement difficile de réunir une même émotion et un même ressenti. On est tous avec notre vécu, nos blessures et nos craintes. Donc forcément, nos différences se confrontent mais c’est très utile et nécessaire. Ces remises en question permettent d’évoluer. C’est quelque chose que j’adore faire et qui me nourrit énormément.

La décision sera collégiale, même si c’est vous la présidente. Est-ce vous qui allez trancher ?

Oui, mais je vais beaucoup les écouter. Encore une fois, mon but n’est pas d’imposer ma décision mais qu’elle soit collégiale et qu’elle corresponde à ce qu’ils ont envie d'exprimer et d’assumer comme choix. Ce qui est intéressant, c’est que l’on regarde exactement les dix mêmes films que le jury professionnel. Le festival d’Angoulême est le seul à proposer cela. On va pouvoir comparer ce qui en ressort. C’est très stimulant pour les étudiants.

À quel point est-ce compliqué de faire des choix dans le cadre d’un jury ?

C’est toujours dur de juger des œuvres entre elles. Par définition, la comparaison ne devrait pas exister, car une œuvre est tellement personnelle et unique que de les mettre l’une à côté de l’autre, c’est très compliqué. Mais une fois qu’on a accepté ce statut de difficulté, il faut se demander : "qu’est-ce que nous apporte une œuvre ? Et qu’est-ce qu’elle apporte aux spectateurs ?"

Quel que soit le sens dans lequel une œuvre est interprétée, le spectateur vient se nourrir donc il ne faut pas le décevoir. Les artistes ont une certaine forme de responsabilité dans ce qu’ils proposent. Et nous en tant que jury on a une responsabilité dans le choix que l'on fait et dans ce qu’on prime. L’oeuvre primée doit être une oeuvre qui mérite d’exister.

> Vivez en direct la cérémonie de clôture du festival du film francophone d'Angoulême sur France 3 Noa

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