La menace d'une épidémie de grippe aviaire entraîne le confinement des élevages en France. Exemple en Charente où les canards, les oies, les poulets ne peuvent plus sortir des hangars au grand dam des éleveurs à quelques semaines des fêtes de fin d'année.
Pour Frédéric Parthenay, éleveur de volailles à Puyréaux en Charente, le coup est rude. Il a dû confiner toutes ses bêtes dans des hangars. L'épidémie de grippe aviaire qui sévit dans certains pays d'Europe, comme la Pologne, l'Allemagne ou l'Italie rend les autorités françaises très prudentes. Le ministère de l'Agriculture a décidé de placer l'ensemble du territoire métropolitain en risque élevé. Ce niveau implique notamment la mise à l'abri des volailles en intérieur.
Mais l'une des caractéristiques de l'élevage de Frédéric Parthenay, c'est précisément que ses canards vivent en extérieur, c'est ce qui plaît à ses clients.
Alors, placer ses bêtes dans des hangars, forcément, ça ne lui convient pas: "Ça ne correspond pas du tout à mon mode de production, ça ne correspond pas à ce que mes clients ont l'habitude de trouver", explique-t-il.
Il s'est cependant plié à la règle et espère retrouver rapidement un mode d'élevage en extérieur. Mais rien n'est moins sûr. Les oiseaux migrateurs venus d'Europe du nord vont bientôt traverser la France pour rejoindre le sud de l'Espagne et l'Afrique pour y passer l'hiver au chaud. Ce sont eux les vecteurs de la maladie. Et même l'installation de filets au dessus des animaux d'élevage n'est pas une solution efficace à 100%. Outre leur coût très élevé, les filets ne sont pas étanches par définition et les fientes d'oiseaux sauvages peuvent très bien passer au travers des mailles et venir infecter les mangeoires, les abreuvoirs et le sol.
Les autorités très prudentes pour préserver les exportations
La décision du ministère de l'Agriculture a un but préventif. Aucun cas de contamination n'a été signalé en France, mais comme le justifie Cindy Léoni, la directrice de cabinet de la préfète de Charente,n "les mesures on le sait sont des garanties qui nous permettront de ne pas avoir de foyer sur le territoire national." Une précaution nécessaire quand on sait que certains pays friands de foie gras ou de volailles françaises sont très prudents par rapport aux maladies animales. "Au premier foyer dans un élevage, certains pays peuvent renoncer à commercer avec le pays concerné" explique Franck Martin, le directeur adjoint de la direction départementale de la protection des populations. Cest le cas du Japon ou des États-Unis .
Le confinement concerne aussi les particuliers
Les particuliers qui élèvent quelques poules ou quelques canards doivent eux aussi mettre les animaux sous abri.
Des manifestations sont également affectées : ce sera le cas le 11 novembre pour la traditionnelle foire aux dindons de Varaignes en Dordogne qui attire de nombreux visiteurs charentais. Le fameux défilé de dindons sera annulé.
Le reportage de jérôme Deboeuf Marthe Ibounda et Martine Sitaud :