Il commandait des shows sexuels sur des mineures par webcam : une figure du film d'animation renvoyée devant les assises

Bolhem B., un Angoumoisin de 59 ans, est renvoyé devant la cour d'assises de Paris, notamment pour des faits de complicité de viol commis sur mineur de 15 ans en récidive, révèle une enquête de nos confrères du Figaro. Il est accusé d'avoir sollicité la diffusion en direct d'abus sexuels commis sur des enfants contre rémunération.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C'est une figure du cinéma d'animation à Angoulême, en Charente, aujourd'hui poursuivie pour avoir commandité des visionnages en direct d'abus sexuels commis sur des fillettes en Asie, révèlent nos confrères du Figaro dans une enquête publiée ce jeudi 10 octobre. Bouhalem (Bolhem) B., 59 ans, né à Melle, dans les Deux-Sèvres, est renvoyé devant la cour d'assises de Paris du 29 au 31 octobre 2024. Une information confirmée auprès du parquet de Paris par France 3 Poitou-Charentes.

Artiste reconnu, sollicité par les studios américains Pixar et Disney, le dessinateur "a donné vie aux personnages de nombreux films d’animation à succès", rappelle le Figaro. La page professionnelle de Bolhem B. sur le site américain IMDb (une base de données de professionnels du cinéma) le cite au générique de films tels que Là-haut, Les Indestructibles, Lilo&Stitch, Hercule, Ratatouille ou encore Zarafa, film pour lequel il compte parmi les principaux animateurs.

Le dossier de presse du film explique que "c’est surtout Bolhem B. qui a développé le personnage [de Zarafa]. Il a beaucoup travaillé sur ses expressions, sur son côté enfantin et l’a rendu un peu humain aussi".

Comment un artiste, avec une sensibilité pour l'humain aussi forte, peut-il se retrouver aujourd'hui poursuivi pour des faits aussi graves, notamment la complicité de viol commis sur mineurs de 15 ans, en récidive, crime pour lequel il encourt 20 ans de réclusion, "maximum doublé du fait de la récidive, soit 40 ans" ?

Des transferts d'argent

L'enquête autour de Bolhem B. débute, selon le parquet de Paris, "par la découverte, dans un autre dossier, de transferts d'argent à destination d'une femme philippine connue pour exploiter des mineurs par livestreaming", c'est-à-dire par le biais de diffusion en direct via des plateformes telles que "Skype ou Whatsapp". Le parquet de Paris charge alors l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), devenu OFMIN (l'Office mineurs), de l'enquête.

Les policiers découvrent à cette occasion que "le suspect avait effectué près de 50 000 [euros] de transfert d'argent vers les Philippines entre février 2012 et septembre 2021 et avait passé des commandes d'actes non seulement sexuels, mais en outre de violence, voire de torture" sur des victimes âgées de "5 à 10 ans".

Interpellé le 4 octobre 2021, il a ensuite été mis en examen et placé en détention provisoire.

Déjà condamné

Déjà condamné le 8 avril 2014 à deux ans d'emprisonnement (assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve) "pour des faits d'agression sexuelle sur mineur de 15 ans par ascendant", il est, dans cette nouvelle procédure, "poursuivi en récidive pour des infractions commises à partir de cette condamnation".

Le 23 février dernier, "le parquet des mineurs de Paris a requis [son] renvoi devant la cour d'assises pour complicité de viols et agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, de traite des êtres humains aggravée, de consultation habituelle de site à caractère pédopornographique et de participation à une association de malfaiteurs".

Le parquet de Paris précise que la diffusion en direct d'abus sexuels commis sur des enfants contre rémunération se fait sur des plateformes "permettant au commanditaire de donner des instructions afin de commettre l'abus. Le phénomène est apparu en 2012 sur l'île de Cebu [aux Philippines, NDLR] et se concentre quasi exclusivement sur cette zone".

Au terme d'une "circulaire du 15 octobre 2019", le tribunal judiciaire de Paris "évoque sa compétence nationale sur ces dossiers".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information