Yohan Bonnet est un journaliste photographe basé à Angoulême. Il travaille en indépendant pour des journaux parisiens et des agences. Depuis le début du confinement, les commandes se tarissent. "La presse, aussi, est très touchée. Je m'interroge sur comment photographier l'après-confinement."
"J'ai commencé par terminer la lecture d'un livre !"
"Le confinement me permet de lire beaucoup plus qu'en temps normal. Pour ma culture personnelle, c'est plutôt une bonne nouvelle. J'ai d'ailleurs hâte d'en commencer un autre."
"Concernant mon travail, c'est plus délicat."Je n'ai plus de commandes. La presse, comme tous les secteurs, est très touchée
- Yohan Bonnet, journaliste photographe indépendant
"Je n'ai plus de commandes de magazine - la presse, comme tous les secteurs, est très touchée -, je commence à réfléchir à des sujets post-confinement, post-épidémie. J'ai une réflexion sur comment je vais photographier le quotidien des Français après le confinement."
"Je n'ai pas encore complètement défini le projet, comment je vais le mettre en forme. Peut-être que je vais orienter le reportage sur les nouvelles habitudes : le port du masque, les zones de sécurité entre personnes, mais ce n'est pas encore complètement défini. On ne connaît pas la date de fin de confinement, ni les paramètres."J'ai le sentiment que l'on ne va pas retrouver notre vie sociale d'avant. Je pense qu'elle va être perturbée encore longtemps.
- Yohan Bonnet, journaliste photographe indépendant
"Le confinement change un peu mes habitudes. Je suis photographe et, là, je prends le temps de travailler sur un projet de documentaire. Ça me permet d'écrire, de réfléchir à la société actuelle, de penser ce que l'on vit et ce que l'on va vivre prochainement."
"J'ai le sentiment que l'on ne va pas retrouver notre vie sociale d'avant. Je pense qu'elle va être perturbée encore longtemps. Même d'un point de vue économique, je n'ai pas l'impression que ça va repartir tout de suite. Il va falloir trouver des alternatives et, dans sa pratique professionnelle, il va falloir être original, pour se démarquer."Je me suis toujours intéressé à l'humain dans la société et, maintenant, dans cette société post-confinement à venir, comment va-t-il réagir et trouver ses marques ?
- Yohan Bonnet, journaliste photographe indépendant
"Je me suis toujours intéressé à l'humain dans la société et, maintenant, dans cette société post-confinement à venir, comment va-t-il réagir et trouver ses marques"
Parler de l'après confinement
"C'est la 3ème semaine de confinement, ça devient anxiogène; alors, entendre déjà parler du déconfinement, je trouve que c'est positif. Je sens qu'il y a un besoin pour les gens d'y réfléchir et, en le faisant, ça aide à vivre le confinement. Y penser, c'est bon le moral.""En famille, je n'ai pas de souci particulier."Je n'ai jamais entendu mes parents avoir peur de la grippe. Avoir peur de ce virus, c'est nouveau, à juste titre
- Yohan Bonnet, journaliste photographe indépendant
"Mes parents sont en retraite. Je suis privilégié, je suis avec eux dans une maison avec un grand terrain. Je peux prendre l'air régulièrement, lire sous un arbre ou au soleil; j'ai cette chance pendant le confinement."
"Mes parents me parlent surtout de la fin du confinement. même s'ils n'ont pas l'impression de vivre une grosse modification de leur quotidien. Comment ça va se passer ? Et puis, il y a cet autre côté qui fait peur : cette maladie touche des personnes plus âgées. Je n'ai jamais entendu mes parents avoir peur de la grippe. Avoir peur d'un virus, c'est nouveau, à juste titre."
Entretien réalisé par téléphone, vendredi 3 avril.
Les propos ont été mis en forme et édités pour plus de clarté.
Cette série, "Paroles de confinés" s'inspire du travail de la journaliste Mary MacCarthy qui, depuis le début de la crise du Covid-19 aux États-Unis, recueille des témoignages qu'elle publie sur une page Facebook dédiée, que nous vous invitons à suivre :