Le procès des harceleurs antivax qui avaient sévi en France en 2021 s'est ouvert devant le tribunal judiciaire de Paris ce lundi. Parmi leurs victimes, une députée Renaissance de Moselle, un chef de service adjoint du CHU d'Amiens Picardie et la sénatrice socialiste de Charente, Nicole Bonnefoy.
Ils sont huit, hommes et femmes, sans antécédents judiciaires, insérés socialement, qui comparaissent depuis ce lundi devant le tribunal judiciaire de Paris. En 2021, ils avaient mené un raid numérique en direction de personnalités politiques et médicales favorables à la vaccination contre la Covid. Un chef de service adjoint du CHU d'Amiens Picardie, Michel Slama, la députée Renaissance de Moselle, Isabelle Rauch et la sénatrice PS de Charente, Nicole Bonnefoy avaient alors reçu des milliers de messages particulièrement abjects sur les réseaux sociaux.
La sénatrice de Charente, comme les autres victimes, avaient porté plainte.
Tout avait commencé un soir sur son ordinateur après qu'elle s'était déclarée favorable à la vaccination contre la Covid.
Un soir, j'ai découvert mon visage recouvert d'une croix gammée avec des insultes me traitant de nazie, de terroriste. Il y avait des centaines de messages. Quelques jours plus tard, j'ai reçu des messages avec une photo de guillotine indiquant que la prochaine fois, ce serait moi.
Nicole BonnefoySénatrice (PS) de Charente
D'abord choquée, la sénatrice commence à avoir peur et fait en sorte qu'on ne puisse pas connaître son agenda pour qu'on ne risque pas de la trouver. Le soir, quand elle rentre chez elle, elle a peur. "J’ai porté plainte et j'ai considéré qu'il fallait faire très attention."
Dans sa permanence aussi, elle fait attention, elle a prévenu ses collaborateurs et tous sont vigilants.
Une croix gammée sur mon visage, c'est surréaliste quand même!
Nicole BonnefoySénatrice (PS) de Charente
Un groupuscule anti-vaccin né en Italie
Une enquête est rapidement ouverte après les plaintes déposées par Nicole Bonnefoy, Michel Slama et Isabelle Rauch. Et les enquêteurs spécialisés en cybercriminalité découvrent assez vite les auteurs des menaces. Ils se réclament tous d'un groupuscule antivax venu d'Italie ; "ViVi"
Selon eux, une conspiration menée par les élus, les journalistes, les médecins, les scientifiques, vise à établir un nouvel ordre mondial, et le vaccin serait un moyen d'y arriver. Alors tous ceux qui sont favorables à la vaccination sont des ennemis.
Des gens ordinaires
Les huit personnes qui comparaissent devant la justice sont des gens sans histoire, sans casier judiciaire, sans antécédents, insérés socialement, "il y en a un qui est plombier" explique Nicole Bonnefoy. Il y a six femmes et deux hommes qui se pensaient à l'abri derrière l'écran de leur ordinateur.
Ils encourent jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende. Nicole Bonnefoy espère simplement qu'ils seront condamnés et que "ça leur serve de leçon".