Pour protéger la truite saumonée et sa reproduction, il faut avant tout nettoyer la rivière. C'est l’une des missions de l’Association Agréée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) de Magnac-sur-Touvre en Charente. Elle fait appel à des chevaux de Trait. Une solution écologique et locale de protéger l’espèce.
Les habitants de Magnac-sur-Touvre en Charente ont pu voir d’étranges visiteurs prendre place dans la rivière ce matin-là. En fait, il s’agit des chevaux de traits et ils sont bien là pour effectuer un travail bien particulier.
L’Association Agréée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique a fait appel à l’organisation le Trait charentais pour "ratisser le fond des frayères à l’aide de herses", explique Franck Ramezi président de l’AAPPMA. L’objectif est "d’enlever toutes ces herbes et de décolmater les frayères en enlevant la vase et le sable pour redonner accès aux poissons à ce substrat qu’ils ont besoin pour se reproduire."
Une baisse de 50 % de la population de truites
Depuis trois ans, les membres de l’association constatent une baisse de la population de truites dans la Touvre. Plusieurs facteurs sont en cause : la pollution, les oiseaux piscivores comme le cormoran ou encore un gaz toxique présent dans l’eau. "On a perdu 50 % de truites depuis 2022 à cause des volatiles. Alors qu'on avait déjà perdu 50 % du cheptel en 2020. On est dans une situation où il faut réagir et faire remonter la population, alerte Franck Ramezi. Les herbiers ont pu s’implanter durablement par manque d’eau !"
C’est ainsi que l’idée lui est venue de collaborer avec l’association du Trait charentais. Cinq chevaux ont participé à un premier test en septembre dernier. Ce fut concluant "aussi bien pour les chevaux que pour le décolmatage du lit" se réjouit le président de l’AAPPMA.
En effet, ces animaux originaires de la région sont "forts et robustes, explique Ludo Roy, président de l’association. Ils ont l’habitude de travailler la terre. Ce sont de beaux chevaux et ils sont parfaits pour faire ce travail. C’est une grande première et une autre facette du travail de ces canassons."
Très optimiste, Franck Ramezi, espère qu'avec ce genre d'opérations, les poissons pourront de nouveau se reproduire dans cette zone.