Catherine et Sarah Lécuyer ne savent toujours pas de quoi est morte leur mère et grand-mère. Josiane Emaille, âgée de 81 ans est morte à l'hôpital de Girac près d'Angoulême le 19 janvier 2021. Mais les résultats de l'autopsie ne sont toujours pas connus.
On ne peut pas lui dire au revoir dignement
La voix de Catherine Lécuyer est fatiguée, on la sent à bout. Depuis 15 mois, elle et sa fille Sarah se battent pour savoir de quoi est morte Josiane Emaille, leur mère et grand-Mère. La vieille dame de 81 ans, autonome et ayant toute sa tête a été admise à l'hôpital de Girac près d'Angoulême en Charente début janvier 2021. Le 12 janvier, Catherine l'a eue au téléphone. La vieille dame lui a dit son désir de rentrer à la maison. Le lendemain matin, l'hôpital a appelé la famille pour signaler le décès de la patiente. Elle aurait été retrouvée morte dans son lit le matin même.
Mais quand Catherine et Sarah se rendent à l'hôpital pour récupérer les effets personnels de la défunte, elles peuvent consulter le dossier de soins infirmiers qui lui, parle d'un décès à 3h30. De quoi susciter des interrogations. D'autant que la vieille dame avait passé un scanner quelques jours avant son décès qui avait montré plusieurs fractures. Catherine Lécuyer est catégorique : "ma mère n'avait pas ces fractures avant d'entrer à l'hôpital". De plus la description de la défunte fait état d'une taille de 1,60m, or elle ne faisait que 1,47m.
Des résultats d'autopsie qui tardent à arriver
Catherine Lécuyer décide alors de demander une autopsie et porte plainte avec constitution de partie civile pour faux et usage de faux et homicide involontaire. En mars, le parquet d'Angoulême diligente une expertise médico légale. Le corps est transporté à l'institut médico légal de Poitiers, puis rendu à la famille, mais avec l'interdiction de procéder à une incinération. C'était pourtant les vœux de Josiane Emaille. La vielle dame est donc enterrée de façon provisoire dans un cimetière de Dordogne, sous le sable.
Et depuis ce temps, les résultats des deux examens médicaux légaux effectués n'ont toujours pas été transmis à la famille, ni à son avocat, Maître William Devaine du barreau d'Angoulême : "nous n'avons aucune explications sur la cause du décès 15 mois après".
Mes clientes ressentent de plus en plus d'incompréhension, d'inquiétude et de colère.
Maître William Devaine, avocat
"C'est invraisemblable" confirme Catherine Lécuyer, "notre deuil est entravé, je ne le supporte plus, ma fille non plus. On ne comprend pas" soupire-t-elle fatiguée.
Je n'en veux pas à la justice, je sais qu'il y a des problèmes, mais là, ça dépasse l'entendement.
Catherine Lécuyer
Pour tenter de faire accélérer les choses, Maître Devaine a saisi une juge d'instruction pour qu'elle se saisisse de l'affaire et qu'elle arrive à obtenir les résultats de l'autopsie.
Catherine et Sarah Lécuyer, elles, attendent de pouvoir incinérer la défunte et de savoir si l'hôpital a des responsabilités dans ce décès.