Les premiers internationaux, éliminés en phase de poule, sont déjà de retour sur les terrains de Pro D2. Auteurs d’une Coupe du monde exemplaire avec le Portugal et le Chili, Nicolas Martins et Inaki Ayarza reviennent sur leurs plus beaux souvenirs.
Pas de traitement de faveur sur la pelouse d’entrainement du SA XV. Le club angoumoisin est mal classé en Pro D2, les vacances attendront pour ces deux internationaux, il y a déjà urgence à sauver le club. "Les matchs de Coupe du monde sont des matchs à très haut niveau, mais notre préparation était bonne, je suis en pleine forme", nous confie Inaki, le Chilien. "On est très content de retrouver les copains et le public de Chanzy, mais encore aujourd’hui, c’est vrai, j'ai parfois la tête ailleurs", avoue Nicolas Martins.
" Encore sur un petit nuage "
Nicolas Martins est franco-portugais. Né à Toulouse, il a découvert le rugby en famille dans le Sud-Ouest. Sous les couleurs du Portugal, il vient de vivre la première victoire lusitanienne en Coupe du monde. "Je suis encore sur mon petit nuage. Une première victoire face aux Fidji en plus, une grosse équipe. L’histoire est belle, c'était magique."
Entraînée par l’Aquitain Patrice Lagisquet, cette équipe a séduit tout un peuple habituellement acquis à la cause du football. "C’était dingue cet engouement. On l’a vu au fur et à mesure des matchs de préparation, il y avait de plus en plus de monde pour nous encourager, au retour de mes coéquipiers au Portugal c'était de la folie."
Même sourire sur le visage d’Inaki Ayarza. "Ce sont mes plus beaux souvenirs de rugby, c’était la première fois qu’on chantait l’hymne chilien. C’était très fort, j’étais devant ma famille, avec mes copains. On joue ensemble depuis tout petit et là, il y avait parfois plus de quinze mille supporters, rien que pour nous. "
" Jusque-là, je regardais Botia et Ollivon à la télé "
Malgré l’élimination du Chili et du Portugal, cette Coupe du monde aura servi de révélateur aux deux joueurs du SA XV. À 24 ans, le Portugais Nicolas Martins a marqué son premier essai avec les Lobos face au Pays de Galles. "On l’avait répété à l’entrainement, je n’avais plus que le 9 face à moi, je me suis dit, il faut y aller ", plaisante le 3ᵉ ligne.
"Je me suis rendu compte de l’exploit réalisé après, quand mes potes m’ont félicité, encore aujourd’hui, on m’en parle tous les jours." Un parcours difficile à croire pour celui qui évoluait en Fédérale 3, il y a trois ans. "Les Botia, Ollivon avant, je les regardais à la télé, là, j'ai joué la même compétition qu’eux."
Martins et Ayarza partiront en vacances un peu plus tard, pour peut-être prendre enfin conscience de leur extraordinaire parcours. En attendant, ils comptent bien transmettre toute cette expérience nouvellement acquise à leurs coéquipiers restés à Angoulême.
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