SIDA. “Le virus ne fait plus peur" : la prévention reste de mise pour les associations de lutte contre le VIH

Près de 5 000 personnes ont été testées positives au VIH en 2022 en France. Un chiffre en baisse depuis plusieurs années, mais qui n'empêche pas les associations de lutte contre le sida de poursuivre leurs actions de prévention. Les préjugés autour de la maladie persistent, et le risque d'infection demeure.

Alors que la traditionnelle campagne de dons du Sidaction a permis de récolter 3,87 millions d’euros, ce week-end, les associations de prévention contre le VIH poursuivent leur travail de dépistage. En 2022, près de 5 000 Français ont été testés positif au virus ; 14% de ces nouveaux cas concernent des personnes de moins de 25 ans.

En outre, “28% des découvertes de séropositivité à un stade avancé de l'infection, ce qui empêche une mise sous traitement précoce”, estime le Sidaction. À Angoulême, l’antenne locale de l’ONG Aides constate une baisse du nombre de personnes contaminées chaque année. Mais les stéréotypes autour du virus persistent.

"La part d'inconnu reste importante"

“Les tabous autour du sida sont en partie liés au fait que cette maladie est restée méconnue pendant une longue période, explique Julie Duclerc, coordinatrice Aides Charente à Angoulême. D’ailleurs, il n’existe toujours pas de traitement curatif : la part d’inconnu reste importante.”

Selon une récente étude du Sidaction et de l’Ifop, les préjugés sur le VIH et les discriminations envers les personnes séropositives “progressent de façon inquiétante”. “Les indicateurs enregistrés sont les plus mauvais depuis la création du sondage en 2009”, note le texte. Et notamment chez les plus jeunes.

Ainsi, 30% des 15-24 ans “pensent que le virus du sida peut se transmettre en embrassant une personne séropositive”. Un quart d’entre eux estime que “le VIH se transmet en s’asseyant sur un siège de toilettes publiques”, ou “en partageant la même assiette”. “Un jeune sur trois pense qu’il existe un vaccin pour empêcher la transmission du virus du sida, ou un traitement pour en guérir.”

En cause : “le vrai manque d’information sur les maladies sexuellement transmissibles, quelles qu'elles soient”, estime Julie Duclerc. “Dans l’esprit des plus jeunes, on ne meurt plus du sida. C’est vrai, la médecine a découvert des traitements qui permettent de vivre avec, et d’autres permettent même d’avoir des rapports sexuels sans préservatif.”

Le préservatif reste la meilleure protection

Résultat, “on parle beaucoup moins du VIH”, déplore la responsable. “Le virus ne fait plus peur, il n’est plus montré du doigt comme il y a vingt ou trente ans.” Faute de cours d’éducation sexuelle adaptés, les adolescents n’obtiennent pas de réponses à leurs questions.

“En France, les relations sexuelles restent un vrai tabou, poursuit Julie Duclerc. Pour accompagner les collégiens et les lycéens, il faut leur proposer un contenu qui répond à leurs questionnements. Parler de la sexualité comme on parle de tous les autres sujets. Bien sûr, les élèves vont ricaner, mais ça permet de déconstruire les préjugés.”

D’autant que si la connaissance du VIH s’améliore chaque année, certains parents se montrent parfois réticents à la tenue de cours d’éducation sexuelle. “L’un des arguments qui revient souvent est : si on en parle, on va les inciter à avoir des rapports. Or ce n’est pas parce que l’on n'en parle pas qu’ils ne vont pas le faire quand même.”

Une prévention nécessaire à plus d’un titre : en 2021, les rapports sexuels restaient le premier mode de transmission du sida (97%), loin devant l’usage de drogues injectables et la transmission materno-fœtale (moins de 1%), d’après Santé publique France.

“L’usage du préservatif reste le meilleur moyen de se protéger contre l’infection, rappelle Julie Duclerc. Une personne sous traitement régulier depuis six mois, ne peut pas contaminer son ou ses partenaires.”

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