En Charente, l'association Emmaüs ouvre une quatrième auto-école solidaire pour les allocataires des minimas sociaux et les personnes répondant à certains critères. Pour la somme de 500 euros, les candidats sont accompagnés du passage du code à celui du permis.
En milieu rural, il faut savoir conduire pour trouver du travail. Et pour savoir conduire, il faut de l'argent pour passer le permis. Ce cercle vicieux, beaucoup de personnes précaires y sont confrontées. Emmaüs Ruffec propose une solution pour y remédier.
À Roumazières (Charente), l'association a inauguré en mars sa quatrième auto-école solidaire. Dans la voiture floquée du logo d'Emmaüs, Bastien Rousseau apprend à bien contrôler ces angles morts. Pour ce bénéficiaire des minima sociaux, cette auto-école est un soulagement. “J’attends d’avoir le permis pour pouvoir aller travailler. Sans cette aide, je le passerai, mais plus tard.”
Du code à la conduite, l'auto-école d'Emmaüs accompagne de façon personnalisée les candidats. Quatre monitrices, salariées d'Emmaüs, aident les futurs automobilistes. Guillaume Alligant est en pleine séance de révision des règles de conduite. Il espère que le permis de conduire lui permettra de trouver plus facilement un emploi. “Là, je suis limité, niveau zone de travail. Ça serait vraiment pour agrandir cette zone, et peut-être trouver du travail un peu plus loin”.
Un permis à 500 euros
Cette école est ouverte aux allocataires du RSA (revenu de solidarité active, NDLR), de l'allocation adulte handicapée ou encore de l'aide de retour à l'emploi. Les jeunes en voie d'insertion professionnelle sont aussi éligibles.
Il faut avoir un projet professionnel, c’est un des premiers critères obligatoires.
Ilham BouhadjarCo-présidente d’Emmaüs de Ruffec
Cette initiative est soutenue par les collectivités locales et le Fonds social européen. Mais, elle n'est pas totalement gratuite pour les candidats. Ils doivent débourser environ 500 euros contre plus de 2 000 euros dans les autos-écoles privées.
Le soutien d'Emmaüs ne s'arrête pas après l'obtention du permis. “On intervient aussi après, sur la caution, sur le prêt de véhicule. Donc ça peut être des gens qui n’ont pas de véhicule et qui vont demander une location de véhicule ou alors ça peut être aussi un accident de vie”, ajoute Nathalie Landrevie, vice-présidente Charente Limousine en charge de la mobilité.
Selon une étude d'Harris Interactive pour l'Institut Montaigne réalisée en 2022, 68 % des jeunes interrogés trouvent difficile le financement du permis de conduire.