L’usine de Châteaubernard de Verallia est touchée par un plan de réorganisation du groupe qui envisage plus de 80 licenciements sur le site. A la réception de sa lettre, un salarié a tenté de mettre fin à ses jours, samedi, déclenchant un sursaut des syndicats qui appellent à la grève.
La tentative de suicide, samedi, d'un salarié concerné par un possible licenciement est à l'origine de l'appel à la grève lancé par le syndicat CGT du site de Châteaubernard, en Charente, du groupe verrier Verallia.
Lors d'une assemblée générale qui s'est tenue dans la matinée du mardi 24 novembre, le syndicat CGT a appelé à une grêve de 40h. La veille, lundi 23 novembre, un CSE extraordinaire s'est tenu sur le site charentais en présence de la DRH France pour aborder les questions liés au plan de licenciements.
"Ils s'en foutent de nous. Pour eux, on est que de la marchandise", a lancé Dominique Spinali, délégué CGT chez Verallia.Ils avaient promis qu'il n'y aurait pas de licenciements !
"Ils avaient promis qu'il n'y aurait pas de licenciements. Ils ont mis un numéro vert en place pour appeler un psychologue. Mais quand quelqu'un est en détresse, vous croyez qu'il va arriver chez lui et qu'il aura envie d'appeler ?", poursuit-il. "Non, il va tourner en rond et se mettre dans les dégats!"
En cette période où le groupe envisage un plan de licenciements, le délégué syndical estime que "le psychologue doit être sur le site 24h/24h et ça, Verallia ne veut pas le faire. Ils s'en foutent de nous."
Dans un tract, la CGT Verallia estime qu'avec le drame de ce week-end, "ce qui devait arriver est malheureusement arrivé !"
Le syndicat poursuit : "Christophe, qui a perdu sa femme il y a 2 ans, n'a pas supporté la réception du courrier envoyé par Verallia aux salariés "susceptibles" d'être licenciés ! Ce samedi, il a craqué et a tenté de mettre fin à ses jours ! Et un drame n'arrive jamais seul, son fils a découvert son père baignant dans son sang après s'être coupé les veines. C'est plus qu'un salarié qui est attaqué, qui est blessé, qui est traumatisé ! C'est toute sa famille !!!
Un projet de 60 licenciements
A Châteaubernard, près de Cognac, le groupe Verallia envisagerait de se séparer de plus de 80 salariés, selon un décompte de la CGT.Les bons chiffres de Verallia
Les projets du groupe industriel, numéro trois mondial du verre d'emballage, sont constestés depuis l'été par le PCF qui, dans un communiqué datant du mois d'août, s'insurgeait contre les projets de licenciements, la fermeture d'"un four de production à Cognac" tandis que le groupe distribuait, "en même temps, 100 millions d’euros de dividendes".Fin octobre, le groupe verrier relevait certains de ses objectifs pour 2020, après une croissante des ventes meilleure que prévu au troisième trimestre, tirées notamment par les chiffres réalisés en Italie et en Amérique latine.
Le groupe anticipe désormais un excédent brut d'exploitation ajusté d'environ 590 millions d'euros pour l'année 2020, contre 543 millions dans une précédente estimation.
"Les volumes de vente supérieurs aux prévisions au troisième trimestre, notamment en Italie et en Amérique latine, ont permis à Verallia d'afficher une croissance organique de 8,9% sur le trimestre, et de 2,3% sur les neuf premiers mois de l'année", a commenté Michel Giannuzzi, PDG de Verallia, cité dans un communiqué obtenu par l'AFP.
Au troisième trimestre, les volumes de vente ont en effet progressé de 4,2% par rapport à la même période l'année passée. En données publiées, le chiffre d'affaires s'affiche ainsi en hausse de 5,3%, à 681,2 millions d'euros.