"Y a eu des bons jours, des mauvais. Il faut de tout !" : la doyenne de la Charente fête ses 111 ans

Solange Demorgny est née en 1913, il y a 111 ans. Résidente d'un Ehpad en Charente, elle a fêté son anniversaire en compagnie de ses proches et du personnel hospitalier. Sa vie, jalonnée d'épreuves, est un exemple de force et de courage pour sa famille et ses amis.

"Joyeux anniversaire Solange, joyeux anniversaire !" "Bravo, bravo, bravo !" "Allez-y Solange, soufflez !" L'ambiance est à la fête ce dimanche 10 mars à l'Ehpad de Champagne-Mouton, en Charente. La doyenne du département, Solange Demorgny, fête ses 111 ans.

Née le 10 mars 1913, près de Turgon, en Charente, Solange quitte son département, à sa majorité. Direction Paris. La centenaire a eu cinq enfants, tous décédés aujourd'hui. Mais pour son anniversaire, sa petite-fille et son arrière-petit-fils sont présents.

Une vie d'épreuves et de vedette

"Ça c'est toi et le grand-père", explique Jeannine Grassin, sa petite-fille. Dans la chambre de la doyenne, Solange et sa descendance prennent le temps de regarder d'anciennes photos de familles en noir et blanc. "Là, c'est un bébé, et moi", souffle la centenaire. La grand-mère partage avec eux ses souvenirs. Même les plus douloureux. Solange a vécu la Seconde Guerre mondiale, l'exode.

Elle n’avait qu’une trentaine d’années à l’époque. "C’est bien triste. Certains partaient avec un baluchon, d’autres rien. Tout le monde avait peur. C’est pas beau à voir. Mais qu’il n’y ait plus jamais de guerre. Jamais, jamais. Tous ces gamins, ces jeunes qui sont partis, qu’on a tué. Pour qui, pour quoi, pour rien."

Une vie d’épreuves et désormais une vie de vedette. Pour ses 111 ans, plusieurs de ses connaissances ont fait le déplacement jusqu'à l'Ehpad. "Je suis Thérèse qui allait vous voir chez vous. Allez bon anniversaire ma petite Solange !", sourit une ancienne voisine.

Et quand on lui demande ce que ça lui fait d’avoir vécu aussi longtemps, elle ironise. "Y a eu des bons jours, des mauvais. Il faut de tout ! Rien, ça ne me gêne pas. Je suis vieille maintenant. Avant, j’étais jeune, avant 100 ans.”

Un caractère bien trempé, qui fait la fierté de ses proches. "Elle a toujours gardé cet humour, la joie de vivre et puis c’est une combattante, applaudit Jeannine Grassin, sa petite-fille. Elle a eu une vie bien remplie. Elle a perdu ses cinq enfants."

La doyenne n’a selon elle pas de secret de longévité. Et elle nous donne déjà rendez-vous l’année prochaine, pour ses 112 ans.