Au Festival du film francophone d'Angoulême, qu'il co-organise, il dit "essayer de mêler le rêve, la cinéphilie et le public": le producteur et ex-agent de stars Dominique Besnehard se veut "un passeur de cinéma", guidé par "sa passion des acteurs".
Affairé, il accueille lui-même le public dans les salles, présente les films et va chercher le jury et les acteurs à la gare. "Ils savent que je suis là, que je les protège", raconte l'ex-agent des plus grands comédiens français, dont beaucoup viennent présenter leurs films dans son festival.
Un sursaut depuis "Intouchables"
La 9e édition de la manifestation, événement cinéma de la rentrée qu'il a créé en 2008 avec la productrice Marie-France Brière, a démarré hier mardi. Au fil du temps, le festival, où les célébrités sont accessibles dans une ambiance décontractée, a pris de l'ampleur. Il a accueilli 30.000 spectateurs l'an dernier."A partir d'"Intouchables" (en 2011), il y a eu vraiment un sursaut. Les gens ont trouvé incroyable qu'un film comme ça ait commencé à Angoulême", explique cette figure incontournable du cinéma français, lunettes rondes et chuintement de voix
reconnaissable.
"Chaque année, il y a un film qui se distingue et qui rencontre le public. L'année dernière c'était "Much Loved" (de Nabil Ayouch sur la prostitution au Maroc, ndlr), qui est un film courageux. Il y a eu aussi "Neuf mois ferme", "Hippocrate", "Timbuktu", poursuit-il.
Cette année, dix films francophones sont en compétition jusqu'à dimanche, dont "Souvenir" du Belge Bavo Defurne avec Isabelle Huppert en chanteuse oubliée, "Voir du pays" de Delphine et Muriel Coulin et "Wulu" du Franco-Malien Daouda Coulibaly.
Le festival propose aussi une quinzaine d'avant-premières, parmi lesquelles "L'Odyssée" de Jérôme Salle sur la vie du Commandant Cousteau, qui a ouvert les festivités mardi, "La Taularde" d'Audrey Estrougo avec Sophie Marceau et "Carole Matthieu" de Louis-Julien Petit avec Isabelle Adjani. Ou "Le Ciel attendra" de Marie-Castille Mention-Schaar, un film "formidable" sur l'embrigadement jihadiste, s'emballe-t-il.
Chaque année, les deux délégués généraux, Dominique Besnehard et Marie-France Brière, ont commencé à voir des films à partir du mois d'avril pour faire leur programmation.
"La différence par rapport à avant, c'est que maintenant, on n'a pas besoin de prendre notre bâton de pèlerin pour aller solliciter les gens, ils viennent vers nous", souligne Dominique Besnehard, 62 ans, par ailleurs producteur.
Un tournage avec Deneuve et Depardieu et "Dix pour cent".
Quand il n'est pas à Angoulême, il dirige la société de production Mon Voisin, créée en 2006, avec laquelle il est en plein tournage de "Bonne Pomme", une "comédie poétique" de Florence Quentin avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, couple mythique du cinéma français.Il s'apprête aussi à démarrer en septembre la production de la deuxième saison de "Dix pour cent", série sur les agents artistiques qui a connu un beau succès l'an dernier sur France 2.
Egalement comédien, il est en outre devenu depuis peu le "monsieur cinéma" de France 5, avec une nouvelle émission vouée au septième art chaque lundi. Avec ces projets tous azimuts, celui qui a été directeur de casting puis l'un des plus grands agents artistiques français pendant 20 ans se dit "assez fier de son parcours".
"J'aime bien être un passeur" de cinéma, souligne-t-il. Ce découvreur de talents, qui "adore le théâtre" assure en revanche que son ancien métier d'agent ne lui manque "pas du tout".
"Je pense que le métier d'agent maintenant est très difficile. Les acteurs deviennent de plus en plus capricieux, ils n'ont pas le sens des réalités. Ils manquent aussi un peu de fidélité", lance-t-il.