Après avoir été hué sur le podium du saut à la perche, Renaud Lavillenie, médaillé d'argent à Rio, a confié s'être "senti humilié" par les sifflets du public et a remercié Thiago Braz Da Silva de l'avoir soutenu durant cette rude épreuve.
Renaud Lavillenie, sifflé par le public brésilien au point de fondre en larmes lors de la remise des médailles de la perche mardi, a réagi mercredi dans la nuit à cet évènement en remerciant son vainqueur brésilien."Obrigado Thiago. Merci Thiago. Thanks Thiago. Se sentir humilié sur un podium olympique, je ne pensais jamais vivre cela", écrit le Français sur sa page Facebook.
"Car sur la piste, il y a le respect sportif, quoi que les gens disent. Merci Sergueï (Bubka) et Thiago de m'avoir montré le beau et vrai côté de notre fabuleux sport", poursuit le recordman du monde, qui partage également des clichés du champion olympique brésilien et de l'ancien Tsar en train de le réconforter.
Mardi, Lavillenie a été sifflé au moment de recevoir sa médaille d'argent, dans le stade olympique.Merci à tous ceux qui me soutiennent, un grand merci"
R. Lavillenie
Alors que les sifflets descendaient des tribunes, le Français a laissé échapper des larmes sur le podium, l'argent au cou. Dans l'attente de recevoir sa médaille d'or, Thiago Braz Da Silva a de son côté fait signe à la foule d'applaudir le Français, exprimant son incompréhension.
Mais les huées se sont prolongées. Et le mal était fait.
Une fois sa médaille reçue, le recordman du monde (6,16 m) a trouvé refuge dans une petite salle sous la tribune principale, selon un photographe de l'AFP.
Là, il s'est effondré en larmes et a été réconforté par Sebastian Coe, le président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Braz, Thomas Bach, le président du Comité international olympique (CIO) et l'ancien perchiste Serguei Bubka sont également venus l'entourer.
Le Français s'était attiré les foudres du public brésilien à la suite de ses propos très critiques sur leur attitude durant le concours.
Lavillenie avait craqué lundi soir au micro Canal +: "Je pense que la dernière fois qu'on a vu ça, c'est quand Jesse Owens a couru en 1936 (...). Ca fait chier d'avoir un public de merde comme ça sur des JO".
En conférence de presse, il s'était cependant excusé pour ces propos, jamais réitérés par la suite. "J'ai fait une grosse erreur. J'étais sans doute trop énervé. Bien sûr qu'on ne peut pas comparer ces deux publics", avait-il tempéré. Trop tard.