La colère monte chez les médecins généralistes de Charente. Ils fustigent le système de permanence des soins assurés par leur profession de 20h à minuit. Archaïque, coûteux et inutile selon eux. Ils dénoncent surtout une charge de travail qui vient s'ajouter à des journées déjà très longues.
Leurs journées s'achèvent parfois au-delà de 20h30, avec en moyenne 12 heures passées dans leur cabinet. La fatigue des généralistes de Charente vire au ras-le-bol lorsque, en plus, il faut assurer des permanences de 20h à minuit.
Quarante de ces médecins ont déjà demandé à l'ordre des médecins d'être exemptés de ce système pour raison de santé.
Pour le président de l'Association des médecins effecteurs de permanence des soins de Charente, Alain Thiburce, la problématique c'est le manque de médecins : "Avant les gardes duraient toute la nuit, ce n'était pas un problème pour les 47 médecins du secteur. Là, nous ne sommes plus qu'une trentaine, les gardes reviennent plus souvent..." Et Cognac n'est pas la zone la plus problématique.
Sentiment d'être d'inutile
C'est la régulation des urgences qui transmet les appels dits de médecine généraliste. Face au petit nombre de ces sollicitations, l'agence régionale de santé envisage de réduire le nombre de secteurs et de médecins de garde pour rendre le système plus efficace.
La directrice espère que l'agrandissement des secteurs double le nombre d'appels, et donne aux médecins une plus grand sentiment d'efficience.
Mais pour certains professionnels, cette proposition n'améliorera en rien un fonctionnement qu'ils jugent archaïque. Agrandir les secteurs ce serait multiplier le temps de route, diminuer le temps à soigner. Quel sens cela a-t-il de mobiliser 15 généralistes jusqu'à minuit pour trois appels qui pourraient attendre le lendemain ? s'interroge Louis-Adrien Delarue, le délégué régional du syndicat de médecins généraliste MG France.
Cette permanence des soins est aussi coûteuse car, à chaque garde, les généralistes sont rémunérés.