L’usine Verallia de Cognac-Châteaubernard pourrait perdre 80 de ses 350 emplois d’ici à la fin de l’année. L'annonce d'un plan de réduction d'effectifs sur l'ensemble du groupe suscite la colère du personnel et des syndicats du site de Charente.
Verallia va supprimer 130 postes dans ses usines en France, dont 80 sur le site de Cognac. Cette mauvaise nouvelle a été annoncée vendredi 12 juin par la direction du groupe qui envisage de fermer l'un des trois fours de l'usine de Châteaubernard en Charente.
Cognac-Châteaubernard est le site le plus touché du groupe, il pourrait perdre près d'un quart de ses effectifs d'ici la fin de l'année.
Ce plan de réduction d'effectifs serait dû à la baisse de la demande pour le marché du vin. Dans un communiqué, Verallia explique vouloir "adapter son organisation aux évolutions du marché français" (voir encadré).
La réaction de la CGT
On est en train de tuer Cognac.
Sur le site, la CGT a vivement réagi, affirmant ce mardi devant notre caméra : "l'usine de Charente est rentable".
"On a une nouvelle direction depuis deux ans, ce sont des gens qui ne pensent qu'à faire de l'argent", s'est insurgé Dominique Spinali, le délégué CGT qui soutient que le groupe a enregistré 25 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Selon le syndicat, Verallia aurait dégagé 100 millions de dividendes.
Je demande aux députés de mener une enquête sur BPI qui détient le groupe avec le fonds américain Apollo, car la BPI, c'est l'État.
Une lettre ouverte au président de la République
Ce lundi, la CGT avait interpellé le président de la République dans une lettre ouverte. "En mai 2017, vous avez choisi de terminer votre campagne électorale dans notre groupe à la Verrerie d’Albi où vous avez fait l’engagement de préserver l’outil industriel de Verallia en France et les emplois à la clé : à présent, défendez-vous la restructuration de notre entreprise ou bien soutenez-vous notre projet de reconquête industrielle".
Verallia emploie 10.000 personnes
Verallia est le numéro trois mondial du verre d'emballage pour les boissons et les produits alimentaires, et emploie en France près de 2.500 personnes dans sept usines verrières, qui exploitent 14 fours.En parallèle, le groupe relève que le marché français "connaît une hausse continue des importations de la part de verriers étrangers plus compétitifs opérant dans les pays limitrophes". Les importations représentent désormais un tiers du marché domestique.
Verallia dit se trouver en "situation de surcapacité sur certains segments de marché" et donc contraint de revoir sa capacité de production. Le groupe a décidé de ne pas reconstruire l'un des trois fours de l'usine de Cognac, qui arrive en fin de vie et fabrique essentiellement des bouteilles pour le marché du vin.
Le plan comportera des aménagements de fin de carrière, des cessations anticipées d'activité et un plan de départs volontaires. La procédure de consultation-information du personnel débutera le 22 juin. Verallia rappelle avoir investi 220 millions d'euros depuis 2016 en France.
Au total, le groupe emploie environ 10.000 personnes dans onze pays.