Cinquante euros par mois pour manger, se soigner, s'habiller et sortir... une réalité pour deux étudiants sur trois

Dans l'académie de Bordeaux comme ailleurs, la grande majorité des étudiants se trouve dans une situation précaire, quels que soient le niveau d'étude et la filière. L'association des étudiants aquitains Atena propose des mesures simples et urgentes à mettre en œuvre.

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Le constat est alarmant. En cette fin d'année 2022 deux étudiants sur trois vivent chaque jour avec le stress de savoir ce qu'ils vont pouvoir manger et comment ils vont arriver à payer leur loyer.

Une étude de l'organisation Linkee basée sur le témoignage de 4000 étudiants indique que ces futurs actifs doivent s'en sortir avec moins de 50 euros par mois. 

Des étudiants de plus en plus nombreux aux distributions

"Cette précarité n'est pas nouvelle, mais elle est aujourd'hui renforcée par l'inflation" s'inquiète Hugo Lopes, le président de la Fédération Atena ( association territoriale des étudiants aquitains) qui regroupe une trentaine d'associations étudiantes de l'Académie de Bordeaux. "On voit de plus en plus d'étudiants faire la queue aux distributions alimentaires. Avec la Banque Alimentaire, on a constaté une augmentation d'environ 10 % par semaine depuis la rentrée", affirme-t-il.
Son organisation a créé le Comptoir d'Aliénor en 2017, une épicerie solidaire et sociale ouverte sur inscription où tout est vendu 70 à 90 % moins cher qu'ailleurs.

"Les dossiers des bénéficiaires sont renouvelés chaque année par les services sociaux du Crous en fonction des ressources des étudiants", poursuit-il.

Malheureusement, beaucoup ne savent pas qu'ils pourraient y avoir droit

Hogo Lopes - Président association territoriale des étudiants aquitains

à France 3 Aquitaine

Car même les non boursiers sont concernés.

Des aides plus faciles d'accès

Le Crous centralise une bonne partie des différentes aides sociales et les accorde au cas par cas. "Le problème, c'est qu'il y a énormément de demandes pour bénéficier d'un accompagnement et les délais sont de plus en plus longs",dénonce le représentant étudiant. 

Certains attendent des semaines avant d'avoir un rendez-vous. Pendant ce temps, leur situation s'aggrave.

Hugo Lopes - Président association territoriale des étudiants aquitains

à France 3 Aquitaine

La solution serait de mettre fin à cette "jungle administrative" à travers une réforme structurelle qui permettrait de rendre toutes les actions sociales plus claires et plus accessibles. "On aimerait qu'un guichet unique soit créé, qui rassemblerait l'ensemble des aides possibles, que ce soient celles de l'Etat ou de la Région" indique Hugo Lopez.

Adapter les emplois du temps aux étudiants salariés

L'autre revendication prioritaire prônée par la première organisation étudiante de l'Académie de Bordeaux est une adaptation de l'emploi du temps de tous les étudiants contraints de travailler pour subvenir à leurs besoins.

"Ils travaillent par obligation et non par choix" souligne Hugo Lopez. "Leur faciliter la vie en terme d'emploi du temps leur permettrait d'être plus concentrés sur leurs études.
Actuellement, ces RSE, Régimes Spécifiques d'Etudes, ne sont accordés qu'aux contrats de plus de 15 heures par semaine. "On estime qu'à partir de sept heures par semaine, l'impact commence à être important".
Pour Hugo Lopez "ce sont des petites choses qui peuvent changer beaucoup et elles peuvent se mettre en place rapidement".

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