Blanc immaculé, rose parfumé ou bleu molletoné, doux, ultra doux, sec ou humidifié, grâce à lui vous vous sentez propres et confiants. Pour lui, vous êtes prêts à vous battre dans les supermarchés : le papier toilette, produit emblématique du confiné a une histoire. La connaissez-vous ?
Ce n'est pas un secret, selon la World Toilet organisation, nous passons 2500 fois par an aux WC. Cela représente près de 3 ans de notre vie ! Et, nous sommes d'accord si il y existe un lieu où nous lâchons prise, c'est bien celui-là.
Par conséquent, l' expérience que l'on ne souhaite pas vivre dans ces instants d'intimité c'est incontestablement de manquer du précieux rouleau.
/regions/2020/06/09/5edfa20d4fc7e_basic-1238895_640-4768204.jpg)
Sur toute la planète et à l'annonce du confinement, les consommateurs se sont jetés sur les rayons jusqu'à en provoquer la rupture de stock. D'où vient cette relation quasi hystérique que nous entretenons avec ce produit hygiénique ?
Du PQ mais pas que :
L'hygiène ! Là est la question. Dans l'inconscient collectif nous associons l'hygiène avec la salubrité, peut-être même avec le contrôle que nous pouvons exercer sur notre propre santé.Se laver les mains est la consigne du gouvernement pour nous protéger du virus mais avoir la possibilité de bien s'essuyer les fesses ? Ne serait-ce pas la touche du contrôle personnel que nous pouvons y apporter ? Le dégoût que nous inspire le virus se trouve-t-il intimement lié avec nos excréments ?
Et pourtant... Le rapport que nous avons avec notre hygiène corporelle et les pratiques associées ont bien évolués au fil des siècles. Vous pourriez même être surpris de notre côté "scato" assumé, il n'y a pas si longtemps...
Vous vous rendez compte ? Cela fait à peine deux siècles que le papier toilette, tel que nous le connaissons (ou presque) est apparu !
Vous connaissez maintenant l'origine de l'expressions populaire "bâton merdeux" et pourquoi on parle parfois de "torche cul" lorsqu'il s'agit d'un journal.
En fait, l'histoire du papier toilette n'est qu'une longue quête de douceur et de confort et après 5 semaines de confinement, vous avez compris que nous n'allons pas manquer du produit star de nos lieux d'aisance.Aujourd'hui la question est plutôt de savoir ce que nous allons faire avec tous ces stocks de papier toilette ? Heureusement les internautes rivalisent d'imagination pour nous proposer des idées.
Certains ont trouvé le moyen de faire de l'"agility" avec leur animal de compagnie ...
D'autres n'ont pas hésité à donner de leur personne et en profitent pour se lancer un défi avec le PQ challenge !
Mais l'activité sportive n'est pas la seule qui ait inspiré nos internautes. Quelques-uns ont également révélé le potentiel artistique que l'on pouvait en tirer.
De la tête jusqu'aux pieds, le papier toilette a libéré les idées des artistes confinés qui ont su lui trouver des usages pour le moins... inattendus !
Le papier toilette, cet obscur objet du désir, n'est pourtant pas la seule manière de prendre soin de votre séant souillé
Rappelons que plus de la moitié de l'humanité n'utilise pas de papier toilette.En Afrique ou à Madagascar, le PQ se vent parfois à la feuille. En inde et dans les pays musulmans, la main gauche et un peu d'eau suffisent.
Les toilettes dans ces pays là sont souvent équipés de douchettes fléxibles, même si les plus modestes se contentent souvent d'un tuyau ou d'un seau rempli d'eau.
L'alternative qui fait fureur en Asie
Le WC lavant : la plupart des toilettes japonaises sont désormais équipées de ces bidets des temps modernes avec jet d'eau nettoyant, séchoir et filtre anti-odeur intégrés./regions/2020/06/09/5edfa28889e31_toilette_a_jet-4769544.jpg)
Le jet d'eau qui a une meilleure empreinte écologique que le papier (abattage des arbres, production industrielle et acheminement des rouleaux) est semble-t-il promis à un bel avenir en Europe et notamment en France ou de nombreux médecins soulignent les vertus du lavement à l'eau. Un peu comme avec les bidets qui ont progressivement disparus de nos salles de bain.
Pour d'autres, plus écolos mais qui trouvent qu'il faut aussi économiser l'eau (ces toilettes en sont gourmandes), voici l'excellent ouvrage de Kathleen Meyer : Comment chier dans les bois, pour une approche environnementale d'un art perdu.
/regions/2020/06/09/5edfa30faab2c_10228410-comment-chier-dans-les-bois-_p1-4770974.jpg)
Aujourd'hui, il n'y a plus vraiment de secret d'alcôve sur ce sujet à la fois sensible et trivial.
Au contraire, pourrait-on dire, puisqu'en cas de crise sanitaire, le papier toilette est devenu LE premier bien de consommation.
Dans notre pays, sachez qu'en 2018 on estimait à 6,4 kg, la consommation annuelle par personne de papier toilette, soit plus de 430 000 tonnes à l'échelle nationale.
Nous sommes toutefois loin derrière les Etats-Unis, avec 12,7 kg par personne, ou encore l'Allemegne, avec 12,1 kg.
La triste réalité derrière ces chiffres c'est que pour produire autant de feuilles molletonnées, 27 000 arbres sont abattus chaque jour sur la planète.
«L’Homo Essuyus» est en train de détruire ses forêts et son environnement
Heureusement que le papier toilette est réservé aux pays riches, sinon ce serait la fin des forêts sur terre ! Il faut couper des arbres ou recycler des vieux papiers pour fabriquer du papier hygiénique et il faut traiter en station d’épuration les papiers qui se retrouvent après dans les eaux usées.La nouvelle tendance : Le papier toilette réutilisable
Après s'être tournés vers du papier toilette recyclé, plus respectueux de l'environnement, de plus en plus de personnes choisissent d'aller plus loin, en optant pour du papier toilette lavable et réutilisable. Il s'agit de petits coupons de tissu absorbant, qu'il suffit de laver après utilisation.Outre l'avantage écologique, d'autres arguments sont à prendre en compte puisqu'ils permettent d'économiser de l'argent et de prendre soin de sa santé, le papier traditionnel exposant notre corps à différentes substances nocives, comme les perturbateurs endocriniens.
Alors ? Pour préserver la planète et éviter les ruées dans les magasins en cas d'un nouveau confinement serions nous prêts à changer nos habitudes d'essuyages ?
Ne rêvons pas, les irréductibles accrocs à la cellulose résisteront toujours...
