D'un côté de l'écran de l'ordinateur, des élèves face à leur espace de travail, de l'autre côté, des professeurs avec leurs cours à transmettre. Entre les deux : la continuité pédagogique. Mais comment enseigner dans ces conditions inédites? Pas de recette miracle, mais du bon sens.
Stéphanie est professeur de biochimie et biotechnologie dans un lycée, en classe de première, de terminale et en BTS.
Pour cette enseignante, les difficultés des cours via les plateformes numériques se sont rapidement posées :
D'habitude en cours, je fais beaucoup d'expériences avec les élèves. Évidemment, ce n'est plus possible.
Alors la solution s'est imposée d'elle même : Stéphanie s'est adaptée.
Des cours adaptés
L'enseignante a donc repensé ses cours :Il faut alléger les cours, aller à l'essentiel, expliquer les notions importantes, à retenir. Quand je fais cours en visioconférence, je réduis le cours. Au lieu de deux heures, il fait un heure pour que le message passe tout en gardant la concentration des élèves.
Des élèves parfois angoissés. Certains ont le bac en juin et sont perdus. Pour le moment, Stéphanie n'a pas encore de réponse précise à leur apporter sur les modalités de l'examen, qui seront connues à la fin de la semaine.
On peut juste essayer de les rassurer, et c'est important de maintenir le lien avec tous les élèves, pour éviter que certains ne décrochent.
Le décrochage c'est ce que tous les enseignants redoutent.
Les inégalités
L'accès à un ordinateur, parfois même à internet n'est pas une évidence pour tous les élèves, le contexte familial a aussi son importance, explique Pierre Gautret, le secrétaire départemental de l'Unsa-Education de la Creuse.
Mais les enseignants en tiennent compte, précise-t-il.
Chaque professeur essaie de trouver des solutions, de s'adapter, développe des statégies pour accompagner les enfants.
L'incompréhension parents-prof
Sauf que du côté des parents et des élèves, un fossé semble se creuser avec les professeurs :
Certains enseignants mettent des cours en ligne, sans aucune explication, explique ce père de famille, on est parfois désemparé face aux interrogations de nos enfants.
D'autres parents déplorent la quantité de travail que leur enfant doit fournir :
Certains enseignants ont reçu une grosse pression pour la continuité pédagogique, mais ce n'est pas le cas partout, précise, Pierre Gautret, de l'Unsa-Education (23).
Une organisation différente
Par ailleurs, afin de faciliter le travail des élèves et de ne pas les surcharger, des établissements ont mis en place une organisation générale, avec l'ensemble des enseignants.
Ainsi, au collège Pierre-Durand de Saint-Vaury dans la Creuse,
- le lundi, les élèves travaillent l'Histoire-Géo et l'Education Morale et Civique
- le mardi, c'est Français le matin, Math l'après-midi
- le mercredi, place aux langues...