Coronavirus au CHU de Bordeaux : "La vague arrive, mais nous sommes en situation que ce ne soit pas un tsunami "

"La vague arrive, mais nous sommes en situation que ce ne soit pas un tsunami " : ce sont les propos du professeur Denis Malvy, chef de l’unité maladies infectieuses et tropicales du voyageur à l'Hôpital Pellegrin à Bordeaux. Les soignants sont en ordre de bataille.

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Le CHU Pellgrin de Bordeaux et l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine anticipent le pire.  Cela fait deux mois que les soignants sont en première ligne et se battent contre un ennemi invisible. Ce nouveau virus s'attaque aux voies respiratoires, au souffle de la vie.

Contrairement au reste de l'Hexagone, notre région est plutôt épargnée avec 207 cas de Covid-19 confirmés et 2 décès. Seul le département du Lot-et-Garonne a atteint le seuil épidémique de 10 cas pour 100 000 habitants.

 « La Nouvelle-Aquitaine est encore préservée du Covid-19, en décalage par rapport à d’autres régions très touchées. Cela nous permet de voir arriver la vague et de pouvoir y faire face. » ainsi s'exprime le docteur Benjamin Clouzeau anesthésiste-réanimateur au CHU de Bordeaux.

La réanimation en première ligne

Pour anticiper l'arrivée de la première vague épidémique, le point névralgique est la réanimation.
L'ARS (Agence Régionale de Santé) a fait déprogrammer les opérations non urgentes dans les établissements publics et privés, ainsi les soignants disposent de 1610 lits en réanimation sur la Nouvelle-Aquitaine.
Dans la métropole bordealaise, la capacité a doublé, 482 lits sont disponibles, de quoi voir venir même si nous ne sommes qu'au début de la bataille contre le COVID 19.
Le CHU de Bordeaux a ainsi prévu de réserver 300 lits pour les cas les plus sévères . Ces cas graves ne représentent que 5% des cas détectés et 80% des personnes infectées guérissent spontanément.

Changer les habitudes pour bloquer l'épidémie


La situation en Nouvelle Aquitaine est globalement plus favorable que d'en d'autres régions et elle ne devrait pas être déstabilisée par l’arrivée depuis le weekend dernier de nombreux Franciliens ayant quitté la capitale, du moins ,si ceux-ci respectent le confinement, estiment les experts de l'ARS.

Si les mesures barrières sont respectées et les chaînes de transmission rompues, nous aurons de moins en moins de patients hospitalisés avec des formes graves, et de façon plus étalée dans le temps.
Professeur Denis Malvy conseiller scientifique auprès du ministre de la santé Olivier Véran
 



« En Nouvelle-Aquitaine, ce n’est pas le doublement tous les deux jours qu’on peut constater ailleurs en France, observe Hélène Junqua, directrice générale adjointe de l’Agence régionale de santé. Nous ne sommes pas en situation de débordement comme à Mulhouse, dans les Hauts-de-France ou en Île-de-France, et voulons mettre à profit cela pour soutenir les régions plus en difficulté et poursuivre notre stratégie de dépistage systématique des personnes revenant de zones à risque »

Au sein du CHU de Bordeaux, la recherche sur de nouveaux médicaments sont en essais cliniques, cinq exactement, notamment un antiviral déjà testé avec succès sur le virus Ebola.


Pour l'instant, la Direction Générale de l'Agence Régionale de Santé de Nouvelle Aquitaine, n'a pas été sollicitée pour accueillir des patients en provenance de l'Est de la France, afin de désengorger les Hôpitaux de Mulhouse et Strasbourg.

Dans notre région comme dans le reste de la France, il faudra attendre 10 à 15 jours pour se rendre compte de l’impact des mesures de confinement sur la prolifération du virus dans l'Hexagone. 
 

 
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