Coronavirus. Les coiffeurs s’arrachent les cheveux pendant ce confinement

En attendant la fin du confinement, nombreux sont celles et ceux qui se demandent quoi faire avec ses cheveux ou ceux des enfants ou du conjoint.

1,5 cm par mois. C’est en moyenne la longueur de la pousse du cheveu. Imaginons un minimum de deux mois de confinement obligatoire pour cause de coronavirus et c’est donc un surplus de 3 cm de cheveux par français auquel devront faire face les coiffeurs, soit 1.950 km de cheveux à couper dans notre pays. Soit la distance entre Châtellerault et Algesiras (Esp.) !

Ne touchez pas à vos cheveux !

C’est la supplique de Eléonore Dexet, coiffeuse à Barbezieux Saint-Hilaire et présidente de l’UNEC de Charente.
S’ils sont trop longs, attachez-les. En ce moment il fait froid, alors mettez un bonnet. Après vous pourrez les couvrir d’une casquette, mais laissez vos cheveux tranquilles !

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Fatalistes, les coiffeurs savent bien que la patience de leurs client-e-s a des limites. De toute façon, il y aura du désastre. Au pire, les gens peuvent essayer de se couper les cheveux, on rattrapera derrière, précise Eléonore Dexet.

De son côté, Jeannie Thibaudeau, coiffeuse à Vaux-sur-mer en Charente-Maritime, et présidente de l’UNEC 17 l’affirme "se sera un carnage". Pour les couleurs, il y a des règles à respecter. Ceux qui donnent des pseudo-conseils et qui vendent des produits sur les réseaux sociaux le font en faisant prendre des risques aux personnes. C’est inadmissible.

Les consignes des professionnels du cheveu sont très claires. Il ne faut pas réaliser de coupe maison, et pas de coloration maison. Il faut aussi éviter les tondeuses pour les hommes. Il suffit tout simplement d’être patient.

Pour les clientes régulières, qui viennent au moins une fois par semaine au salon, c’est plus difficile. Elles me disent au téléphone qu’elles ressemblent à un épouvantail. Je leur réponds que de toute façon, on n’a pas le choix, et qu’en attendant, elles prennent soin de leurs cheveux en faisant des masques et des shampoings. Déjà que moi, malgré 20 ans de métier, je ne sais pas me couper les cheveux toute seule, alors elles...
- Jeannie Thibaudeau, coiffeuse à Vaux-sur-mer (Charente-Maritime), présidente de l’UNEC 17

La présidente de l’UNEC de Charente prend donc les choses avec le sourire et une certaine philosophie. D’autant que des aspects plus sérieux du confinement impactent cette cheffe d’entreprise. Le placement de ses salariées en chômage partiel qui prend beaucoup trop de temps, selon elle.

On aimerait que les assurances soient solidaires avec nous et qu’elles nous indemnisent un tiers ou même la moitié de notre chiffre d’affaire. Rappelons que les coiffeurs ne peuvent pas travailler en respectant la distance de sécurité d’au moins un mètre entre deux personnes. Du coup, tous les coiffeurs, même ceux à domicile, peuvent prétendre à la prime gouvernementale de 1.500€.
- Jeannie Thibaudeau, coiffeuse à Vaux-sur-mer (Charente-Maritime), présidente de l’UNEC 17

Alors, pour rester positive, Eléonore Dexet imagine la fin du confinement. Ce sera une période de travail intense. On restera ouvert du lundi au samedi pour que tout le monde puisse se faire couper les cheveux rapidement. Mais avec cette période d’inactivité extraordinaire, j’ai peur d’avoir quelques courbatures aux doigts les premiers jours au salon.
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