Malgré les nombreuses incertitudes liées au déconfinement, faut-il d'ores et déjà inscrire ses enfants en colo cet été ? En Corrèze, la réponse est oui !
Des chalets à Chamonix, et un village vacances sur l'île d'Oléron, voici les deux principales offres d'évasion de l'ODCV (Oeuvre Départementale des Centres de Vacances de la Corrèze), l'association qui gère les colonies et autres classes de mer ou de neige pour les petits Corréziens. Un organisme qui propose aussi des séjours seniors et des locations familiales, et qui, comme tout le monde, navigue un peu à vue depuis le début du confinement.
"Nos deux villages sont fermés depuis le 16 mars. Nous étions en plein milieu de la saison pour Chamonix et ses classes de neige, et nous avions ouvert début mars à Oléron pour des classes de mer et des séjours seniors. Nous avons dû renvoyer tout le monde à la maison en pleine saison. De mars à juin, nos pertes vont se chiffrer entre 500 000 et 600 000 €", explique Thierry Benazeth, directeur général de l'ODCV.
"L'essentiel du personnel est en chômage technique jusqu'à nouvel ordre. Sur le plan économique, notre principe est de tenter de limiter la casse." La campagne de réservation pour les colonies estivales est donc ouverte, malgré l'absence de certitudes. "Pour l'instant, on prend les réservations, mais sans règlement anticipé, et on s'adaptera une fois qu'on aura les directives." Dans le doute, mieux vaut donc ne pas trop attendre et s'inscrire dès maintenant, d'autant que la capacité des centres sera probablement réduite.
"On envisage un taux de remplissage de 50 % pour respecter les contraintes sanitaires", précise Thierry Benazeth. Sur cette hypothèse, certaines dates vont logiquement afficher complet très rapidement, des réservations étant déjà enregistrées. Le maître-mot, l'anticipation. "Nous avons déjà commandé un large stock de gel hydro-alcoolique, et nous allons adapter la restauration et les différentes animations. Par exemple à Oléron, une partie des gens pourra récupérer des plateaux-repas plutôt que tout le monde mange en même temps dans le restaurant. Il y aura aussi un système de livraison de petits-déjeuners."
Toujours pour limiter le nombre de vacanciers présents simultanément au même endroit, des créneaux pour la piscine seront mis en place. Pour les colonies, repas et activités extérieurs seront privilégiés. A l'image du vélo ou du char à voile pratiqués individuellement et donc sans incidences sur le respect des fameux gestes barrières.
Le calendrier 2021 chamboulé aussi
A Chamonix, la configuration des locaux offre un peu moins d'espace, mais tout sera aussi repensé, deux services de repas sont par exemple envisagés. "Dans les Alpes, on propose pas mal de randonnées et de balades adaptées à la situation. L'idée, c'est que les gens puissent se détendre et ne repartent surtout pas encore plus stressés qu'en arrivant."
A terme, caser tout le monde pourrait quand même vite devenir délicat, notamment en raison des nombreux reports, soit pour l'année prochaine, soit du printemps vers l'automne. A l'image d'un stage de perchistes animé par Thierry Vigneron et reporté à la Toussaint, ou de l'équipe de France U20 de handball qui se rendra à Oléron plus tard que prévu. La campagne 2021 sera donc forcément impactée elle-aussi.
Quant aux stages au centre sportif départemental de Bugeat, ils sont eux aussi en stand-by.
Même positionnement à Limoges pour les séjours estivaux gérés par la Ville. Maintenus en l'état actuel, mais sujets à d'éventuelles modifications en fonction des décisions gouvernementales. Trois catégories de séjours sont proposés, "découverte" pour les 6-12 ans, "aventures" pour les 7-13 ans et "évasions" pour les 14-17 ans. Les pré-inscriptions sont ouvertes jusqu'au 28 avril.
Pour les centres aérés, on verra
Enfin, pour les accueils de loisirs sans hébergement, autrement dit les centres aérés, il est urgent... d'attendre ! "Pour l'instant nous sommes au niveau 0 des directions à prendre. Nous n'avons absolument rien changé à notre programme habituel, il ne servirait à rien de décider quoique ce soit tant que les directives nationales ne sont pas précisées", explique Valérie Taurisson, adjointe en charge de la famille et de l'éducation à la Mairie de Brive.
Les inscriptions se font six semaines avant les dates souhaitées, donc du 1er au 19 juin pour juillet. Si rien ne change d'ici là. "Le gouvernement fera un bilan après les trois phases de rentrée scolaire. Nous aussi on va voir comment ça fonctionne et se laisser un temps d'analyse. Il y a beaucoup de questionnements, et de difficultés à résoudre pour respecter toutes les contraintes sanitaires. Honnêtement pour l'instant les vacances ne sont pas encore notre préoccupation", poursuit l'élue.
"La priorité sera bien sûr la santé des enfants et des agents, il y aura forcément des ajustements et des mesures spécifiques, qui seront décidés quand nous aurons toutes les données en main", conclut Valérie Taurisson.
Une ligne qui semble partagée par l'ensemble des municipalités que nous avons pu contacter.