La préparation des athlètes aux prochaines grandes échéances sportives est elle aussi perturbée par la pandémie de coronavirus. Comme le reste de la population, ils sont tenus de rester confinés. Les deux championnes Charline Picon et Claire Bren s'entraînent à domicile, sur des machines.
Quand on est athlète de haut niveau, se préparer pour les prochaines grandes échéances internationales se révèlent particulièrement compliqué en période de confinement total. En Poitou-Charentes, la véliplanchiste Charline Picon et la kayakiste Claire Bren en font l'expérience et rivalisent d'ingéniosité.
Impossible pour elles d'accéder à leur terrain de jeu favori, ou à leur salle de musculation. Elles s’entraînent désormais chez elles. Et rament…!
Avant confinement VERSUS après confinement... On s'adapte pour continuer tout en restant à la maison. Prenez soin de vous et de vos proches. pic.twitter.com/s2iuF1qezy
— Claire Bren (@Claire_BREN) March 18, 2020
Donner l'exemple
Un rameur récupéré au pôle France de voile pour l’une, une machine à pagayer prêtée par le club de kayak pour l’autre, Charline Picon et Claire Bren ont trouvé la parade pour compenser l’interdiction de sortir s’entraîner.« La salle de musculation à laquelle on avait accès ferme pour respecter le confinement total », indique Charline Picon, championne olympique de planche à voile. « Chacun des sélectionnés olympiques a récupéré un peu de matériel. Avec les beaux jours il y avait de super conditions de surf. Mais en tant que sportifs on doit donner l’exemple, il faut qu’on joue le jeu, que l’on reste confinés. »
Même approche pour Claire Bren, kayakiste de Vivonne, dans la Vienne. Elle a navigué jusqu’aux dernières recommandations de la ministre des Sports avant de laisser son bateau à quai.
« Je pourrais mettre le bateau sur le toit de la voiture et me mettre sur la rivière, je ne croiserais personne », confie-t-elle. « Mais la ministre a dit de rester à la maison. On doit montrer l’exemple pour les plus jeunes. C’est la santé qui prime avant tout. »
Préparation à domicile
Qualifiée pour les jeux de Tokyo en juillet, Charline Picon devait profiter d’un séjour à la montagne pour parfaire sa condition physique. Finalement, la Rochelaise doit se contenter de séances de vélo d’appartement, de rameur et de footings « si on a le droit ».« Des séances de cardio et de musculation six jours dans la semaine », explique-t-elle.
Son programme ressemble à celui de Claire Bren qui alterne musculation dans son garage et séances de machines à pagayer sur son terrain.
« Je fais 45 minutes de fractionnés à haute intensité le matin, 1h plus cool l’après-midi pour récupérer de la séance et travailler le geste technique. »
Objectif olympique
La modification de la préparation se révèle sans grande conséquence, pour l’instant, sur le planning sportif de la championne olympique.« Pour l’instant ça va », assure Charline Picon. « Si ça dure plus de deux semaines ça risque d’être plus compliqué ».
Charline Picon doit retrouver la compétition mi-avril lors de la semaine olympique française à Hyères avant d’enchaîner le championnat d’Europe en Grèce en mai et la coupe du monde au Japon, et sur le plan d’eau des Jeux olympiques, en juin.
« Sur la préparation aux Jeux olympiques, je ne suis pas la plus à plaindre », explique-t-elle. « Je fais partie de celles qui ont le plus d’expérience. Je n’ai pas besoin de beaucoup de régates. Mais si on remonte sur la planche que mi-mai, ce ne sera pas idéal. Je me sens prête aujourd’hui, et si on me dit 'c’est dans un an, un an et demi', ce n’est pas la même chose. Mais on n’en est pas là. »
Claire Bren n’en est pas là, elle non plus. Reconvertie sur la course en ligne pour participer aux Jeux olympiques, la double championne du monde de descente en sprint 2012 et 2017, n’est pas encore qualifiée pour Tokyo 2020. La kayakiste de Vivonne vise l’un des quatre quotas décrochés par l’équipe de France. Mais les sélections, prévues fin avril début mai, pourraient être reportées.
« Je n’ai pas encore commencé les grosses séances, je peux m’adapter. Mais il faudrait programmer la date provisoire assez tôt, un à deux mois avant l’échéance », explique-t-elle.
Charline Picon et Claire Bren restent dans l'expectative sur la tenue des différentes compétitions.
Reportage de Florent Loiseau, Freddy Vetault et Carine Grivet :