Le coronavirus profite-t-il aux fabricants de savon artisanal ?

Ils fabriquent de quoi nous protéger contre le virus, mais sont-ils pour autant sortis d'affaire après deux mois de confinement ? Visiblement, non.

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Cela peut paraître surprenant, mais les fabricants de savon artisanal ont dû fermer boutique pendant le confinement. "A l'inverse des bureaux de tabac, alors que nous, nos produits sont utiles contre la pandémie", enrage Françoise Guibouin, savonnière à Manot, en Charente. "Autant les gens pouvaient aller se fournir dans les grandes surfaces, autant on nous interdisait de vendre nos savons dans nos boutiques. C'est la folie totale, c'est complètement débile !".

Johan Aumaitre est lui aussi savonnier. Installé à Ligugé, dans la Vienne, il propose également des savons artisanaux bio, fabriqués à base de vraies huiles essentielles. Une activité qui a démarré en 2018 et qui est donc très fragile. "J'ai vendu un peu moins que l'an dernier à la même période, mais heureusement, on a un site internet qui nous a permis de vendre des savons pendant le confinement", admet-il.
La situation actuelle lui a fait se poser des questions sur sa production. "J'ai expérimenté de nouvelles recettes, je me demande aussi si je ne peux pas me fournir exclusivement en France".
De son côté, Françoise Guibouin est parvenue à mettre en place un drive. Je suis allée toutes les semaines à la préfecture de Charente pour demander l'autorisation. Ça a mis du temps. Idem pour les demandes de livraison à domicile. Je n'ai pu faire tout ça qu'il y a 15 jours", explique-t-elle. Elle aussi a pensé à faire de nouveaux savons, mais le poids administratif est énorme. "Il faut à chaque fois faire un DIP (dossier information produit) pour la commission européenne. Ce qui pose des difficultés quand on veut d'adapter rapidement".

Comment s'adapter face au coronavirus ?

Pour Johan, l'adaptation de l'entreprise passe aussi par l'emballage. "Les clients nous ont demandé des pochettes à savon. Mais il faut savoir que le savon doit sécher. Sinon, il se ramollit et se dégrade. Il faut donc des pochettes en tissu qui absorbent l’humidité tout en laissant sécher le savon. Du coup, on a conçu un ballotin dans la même matière qu'un gant de toilette pour le transport du savon." 
À Manot (Charente), Françoise Guibouin reste quand même assez pessimiste sur l’avenir proche. Rien que les préconisations d'ouverure de sa boutique l'inquiètent : 4m² par personne, élaborer un plan d'entrée et de sortie du magasin... "Ca va être compliqué pour travailler, alors que si ça avait été en grande surface, ça aurait été plus simple ! Je suis vraiment en train de me poser des questions, surout quand je vois ma perte de chiffre d'affaire". 

Savon ou gel hydroalcoolique ?

Dans le savon, ce sont les sels de sodium qui piègent les bactéries et les virus et les emmènent dans l'eau. Les savons industriels sont plus détergents et agressent davantage les mains. Les savons artisanaux, à base d'huile essentielle végétale et avec le procédé de saponification à froid sont plus doux et protègent mieux la peau. Le meilleur réflexe contre les contaminations reste de se laver les mains avec un simple savon et de l'eau. Le lavage des mains doit durer au minimum 20 à 30 secondes.

Les gels hydroalcooliques ont eux pour action de tuer en globalité les bactéries et les virus en asséchant la peau. Les utiliser trop souvent fragilisent la peau face aux infections. Ils ne « lavent » pas à proprement parler, et ne doivent d'ailleurs pas être utilisés sur des mains souillées ou des plaies. De plus, il s'avère que la plupart des gens ne laissent pas le gel sécher correctement, ce qui amoindrit son efficacité.
 
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