Le fond d'urgence pour les agriculteurs bio ne profitent pas à tous. En Corrèze, de nombreux agriculteurs ne peuvent pas bénéficier de cette aide proposée par le gouvernement. Certains se sentent laissés sur le bas côté.
Sur le marché d'Argentat, en Corrèze, le constat est le même chez les consommateurs de bio : avec un pouvoir d'achat moins élevé, le panier se réduit. "Avec 830 balles de retraite par mois, je mange moins. Je continue comme je peux d’acheter bio quand même. Mais c’est compliqué", raconte un client. Une autre ajoute : "Je continue un peu de bio ! Mais on a diminué… "
De leur côté, les agriculteurs de la filière n'ont pas été épargnés par l'inflation. Pour ce faire, le gouvernement a proposé un fond d'urgence plafonné à 5 000 euros par exploitation agricole bio. 10 millions d’euros ont été débloqués pour cette aide. Mais elle est jugée insuffisante selon certains agriculteurs.
"Il faut mettre les moyens sur une agriculture plus durable"
Sonia, productrice de fruits et de légumes bio, a bien remarqué que le porte-monnaie de ses clients se réduisait par rapports aux années précédentes. "Comme j’ai beaucoup de productions et que les gens achètent moins, je dois vendre auprès des grossistes qui prennent moins cher", déplore-t-elle.
Ce 25 mai 2023, la Commission départementale à la chambre d’agriculture a eu lieu pour décider de cibler quels agriculteurs pouvaient bénéficier de cette aide. Pour la Corrèze, l’enveloppe est estimée à 75 000 euros pour une centaine de fermes.
Le choix a été fait de cibler sur un petit panel d'une trentaine de producteurs pour ne pas avoir à saupoudrer ce budget. Ce sont les producteurs de lait en circuit long qui sont favorisés. Mais ceux qui sont en vente directe avec une petite production et sans aide de la PAC, ce n'est rien.
Nacer Benfriha, porte-parole de la Confédération paysanne 19 et producteur de volaille plein-air bioà France 3 Pays de Corrèze
Pour ces professionnels, il faut prendre la bonne mesure de la crise actuelle. "Il faut mettre les moyens sur une agriculture plus durable et les signaux qu’on a pour le moment ne sont pas les bons", défend fermement le producteur.