Féminicide devant les Assises de la Corrèze : le témoignage important de la médecin légiste

Depuis ce lundi 7 novembre, Pedro P. D. comparait pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le 30 décembre 2019, l’homme d’alors 34 ans, aurait porté de violents coups à sa compagne au cours de la soirée. Le lendemain matin, il aurait constaté son décès au réveil.

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Des lésions telles celles constatées après un accident de la route : c’est la comparaison faite par la médecin légiste entendue par la Cour d’Assises de la Corrèze ce mardi 8 novembre. L’autopsie d’Audrey, la victime, avait révélé 6 côtes fracturées, de nombreuses ecchymoses, et une hémorragie cérébrale liée à un traumatisme violent. Le constat évoque la violence des coups portés à la jeune femme de 28 ans lors de cette nuit fatale.

 

Un déferlement de violence

Le soir du 30 décembre 2019, une violente dispute aurait éclaté au sein du couple, dans leur pavillon d’un quartier résidentiel d’Ussel. Pedro P. D., déjà connu des services de police pour toxicomanie, aurait frappé sa femme dans un déferlement de violence et sous les yeux de leur fils, alors âgé de 2 ans et demi. Audrey serait partie se coucher et son compagnon aurait constaté son décès au réveil. L’accusé n’aurait alors pas appelé les pompiers, mais serait parti chercher le plateau de fruits de mer commandé pour la soirée du réveillon. Il aurait ensuite passé la soirée du Nouvel An, à quelques mètres de sa victime. L’homme s’est ensuite réfugié chez des amis puis il a été interpellé deux jours après la découverte du corps de sa compagne par les fonctionnaires de police et les pompiers le 3 janvier 2020.

 

« Je reconnais l’avoir frappée mais je ne voulais pas la tuer, je l’aimais » a déclaré Pedro P. D. à l’issue de la lecture des faits par la Présidente de la Cour d’Assises de la Corrèze. Selon les avocats de la Partie Civile, la violence faisait partie du quotidien du couple.

« Pour lui, c’est quelque chose d’acquis, puisqu’il peut dire qu’il lui mettait des baffes, comme dans tous les couples, (selon lui, ndlr), comme cela peut se passer habituellement dans tous les couples. Pour lui, la violence est quelque chose de tout à fait établi et normal dans un couple. »

Maître Virginie Blanchard

Avocate des parties civiles

L’avocate de l’accusé, Maître Charlotte Dubois-Maret réfute cette vision du couple en précisant que son client n’était pas connu pour des faits de violences, ni de violences conjugales.

 

Audrey s’était dit « victime » de la jalousie excessive de son conjoint, selon ses proches

 

Pourtant, l’autopsie de la victime a fait apparaître des ecchymoses plus anciennes, à l’œil et aux parties génitales, notamment. Jamais Audrey n’avait fait part de violences conjugales, ni au médecin traitant venu la consulter le jour-même pour un bleu à l’œil, ni à ses parents.

 

« Ils n’avaient jamais eu connaissance de ce que leur fille avait été violentée de la part de son concubin. Elle ne s’était jamais confiée à eux, ils avaient simplement noté que quelques jours avant, elle était peut-être un petit peu différente. Manifestement, elle présentait un peu de mal-être, mais le seul point sur lequel elle s’était beaucoup confiée à son entourage, c’était le fait qu’elle était victime de la jalousie qui devenait de plus en plus excessive de la part de son conjoint. » détaille Maître Sandrine Bersat, avocate des parties civiles.

L'accusé a été décrit comme particulièrement jaloux par plusieurs personnes auditionnées. Selon elles, l'accusé était persuadé que sa femme le trompait. Aucun élément de l’enquête n’a permis de confirmer une quelconque relation adultérine.

 

Pedro P. D. est poursuivi pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, en présence d’un mineur, ce qui constitue une circonstance aggravante. Il encourt 30 ans de réclusion et la déchéance de l’autorité parentale.

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