Pas très loin du centre ville, sur les bords de la Dordogne, la façade de l'usine Mas s'est endommagée avec le temps. Depuis 19 ans, les bâtiments ne voient plus passer aucune couturière et se sont peu à peu transformés en une immense friche industrielle.
Depuis les années 70, l'usine Mas a changé de propriétaires à plusieurs reprises : Bidermann, MCV, Core Placements, mais à Bort-les-Orgues, tout le monde l'appelle encore Mas, du nom de l'entreprise de confection installée en 1935 sur les vestiges d'une ancienne chapellerie.Nicole, Joëlle, Annie, Christine, Eliane, Andrée ne sont pas prêtes d'oublier cette usine. Elles y ont été embauchées alors qu'elles avaient entre 16 et 18 ans, des couturières qui ont rejoint des rangées d'autres couturières, elles étaient plus de 600 dans les années 60 et 70.
Victimes de la délocalisation
Elles fabriquaient des costumes pour hommes, des chemises, des vêtements pour des administrations, elles ont travaillé pour de grandes marques du prêt-à-porter, comme Kenzo, Yves-Saint-Laurent, Daniel Hechter... et ne pensaient pas qu'un jour tout s'arrêterait.
Comme un grand nombre d'usines textiles en France, Mas a subi les effets de la délocalisation, et au fil des années, les effectifs se sont étiolés, pour arriver à la fermeture complète de l'usine, c'était il y a 19 ans.
Depuis cette date, les couturières n'avaient plus jamais remis les pieds dans le bâtiment, immense, devenue une friche industrielle, propriété de la mairie qui l'utilise comme entrepôt, il abrite aussi un boulodrome. Alors quand elles découvrent les lieux, elles sont émues, nostalgiques, mais aussi dégoûtées devant ce que certaines appellent un véritable gâchis.