L'armée continue de susciter des vocations : depuis le 1er janvier, l'Armée de terre a recruté plus de 500 jeunes, contre 470 en 2023 sur la même période. Les candidats peuvent être recrutés selon différentes méthodes, comme au 126e régiment d'infanterie à Brive-la-Gaillarde (Corrèze).
Ancien soudeur dans le civil, le soldat Maxence a quitté ses fonctions pour intégrer l’armée à Brive, un rêve d’enfant pour lui. Il est passé par le recrutement local. "Je suis venu directement au 126e, ça allait plus vite. J'ai commencé par deux semaines au 126, puis nous avons été à Angoulême pendant un mois et demi pour la formation. On est maintenant de retour," raconte le futur 'Bison', surnom donné aux militaires de ce régiment.
Les recrues peuvent aussi passer le CIRFA, comme le Soldat Mehdi, arrivé il y a trois mois. "Je suis allé au CIRFA de Brive. Après, j’ai passé des tests psychotechniques et sportifs à Bordeaux. On nous propose ensuite plusieurs choix, mon premier, c'était le 126e !", confie-t-il.
Deux voies complémentaires
Deux voies sont désormais ouvertes aux futurs soldats pour rejoindre l’armée. "Le recrutement local s’est mis en place depuis septembre 2023, expose le lieutenant Pierre-Yves, responsable de l'École des Bisons du 126e. Concrètement, le jeune vient toquer à la porte du 126e et il est pris en charge par la CARL, c'est-à-dire la cellule d’appui au recrutement du régiment. Ça va simplifier [ses démarches] en termes de délai et au niveau administratif."
Cinq nouveaux soldats ont été incorporés dans ce régiment de Brive depuis avril, grâce à ces deux voies de recrutement complémentaires : au CIRFA, les recrues rencontrent des conseillers à même de les orienter. "Entre le 126e RI et le CIRFA de Brive, on a un dialogue permanent, souligne l'adjudant-chef Stéphane, le chef de centre et conseiller des nouvelles recrues.
L’essentiel, c'est de pouvoir répondre aux questions d'un jeune, si celles-ci sont tournées vers l’infanterie, et répondre sur ses questions sur l’Armée de terre en général.
Adjudant-chef StéphaneChef de centre
Du CIRFA aux Bisons, il n’y a donc qu’un pas. Et l'armée continue d’attirer : 18% de dossiers supplémentaires ont été déposés ici depuis janvier 2024 par rapport aux années précédentes, dans un contexte de tensions géopolitiques, notamment entre la France et la Russie.
Des recrutements qui semblent suivre une logique d'"économie de guerre", "une nécessité du moment", selon Emmanuel Macron, en visite le 11 avril dans une poudrerie de Bergerac (Dordogne) dont la production est en partie destinée à l'Ukraine. "Ma conviction, c'est que c'est une réalité de la géopolitique dans laquelle nous allons vivre durablement," a-t-il prédit.