Le Limousin continue de perdre des habitants, selon la dernière enquête de l'Insee pour la période allant de 2015 à 2021. Des petites communes tirent toutefois leur épingle du jeu et connaissent, elles, un essor démographique. C'est le cas d'Allassac, 4019 habitants, en Corrèze.
"Il fait bon vivre. Les gens sont très gentils. Mais ça, c’est la spécialité des Corréziens quand même. Une grande gentillesse, de la gaieté", "l'air est pur", "on n’a pas les problèmes de circulation, on n’a pas les grandes manifestations comme à Paris ou dans les grandes agglomérations..." Rencontrés sur le marché, les habitants d'Allassac ne tarissent pas d'éloges la commune, surnommée la cité de l'ardoise. Et en cette fin d’année, les Allassacois ont toutes les raisons d’avoir le sourire. Leur commune a le vent en poupe. Les nouveaux arrivants sont de plus en plus nombreux : 123 en onze ans.
Les nouveaux arrivants travaillent essentiellement sur les bassins d’emploi de Brive, Tulle, un peu Limoges. Ce sont des trentenaires avec enfants de la classe moyenne.
Jean-Louis LascauxMaire (DVG) d'Allassac
Sylvain et Lise font partis de ces nouveaux venus. Ensemble, ils ont créé une entreprise de tatouage dans le centre bourg. Et ce n’est pas par hasard qu’ils ont choisi avec leurs enfants Allassac. Sa qualité de vie et ses services publics de proximité ont été deux facteurs déterminants. "C’était important pour nous évidemment de pouvoir avoir, de l’école maternelle jusqu’au collège, nos enfants scolarisés juste en bas de la maison, en sécurité, pouvoir les emmener à pieds. Les gens sont souriants, gentils, très avenants, il fait bon vivre. Un petit village de campagne", énumère Lise Smadja.
Le canton bénéficie également de ce dynamisme démographique. Au point d’être celui qui a la plus forte croissance en Corrèze : + 0,8%.
Une tendance inverse en Limousin
En six ans, le Limousin a perdu 11 000 habitants. Il représente désormais 12% de la population de la Nouvelle-Aquitaine. La population y est vieillissante, particulièrement en Creuse avec un solde naturel - c'est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances - fortement négatif, de l'ordre de - 1%. C’est le chiffre le plus fort de l’ensemble des départements français.
Malgré l’attractivité de la Creuse : + 0,3% de solde migratoire - c'est-à-dire la différence entre les habitants qui quittent le territoire et ceux qui s’installent - le département continue de perdre des habitants. En Corrèze, la population vieillit également significativement : - 0,5%. Mais l’attractivité compense presque la baisse des naissances.
En Haute-Vienne, le vieillissement est limité mais n’est pas compensé par l’installation de nouveaux venus.
Ces chiffres de l'Insee confortent également des tendances largement installées, à savoir les difficultés pour les villages distants des centres urbains : c’est le cas dans le nord de la Haute-Vienne ou en Haute-Corrèze, et la perte de vitesse des villes importantes au profit des premières et deuxième couronne, c’est le cas à Limoges et à Brive.
Dans cette baisse généralisée certaines communes rurales et modestes parviennent toutefois à gagner des habitants : c’est vrai sur le plateau de Millevaches pour Faux-la-Montagne par exemple.