En concert au Lovely Brive Festival ce vendredi 12 juillet, Grand Corps Malade nous a accordé un entretien pour évoquer son dernier album, "Reflets", dans lequel il se confie sur sa vie de père, son lien avec le public, mais aussi son angoisse face au dérèglement climatique.
Grand Corps Malade et le Lovely Brive Festival, c'est une histoire qui dure depuis trois ans. Son premier passage sur la scène du Parc des Trois Provinces remonte à l'été 2021. Un passage dont il garde un excellent souvenir : “On était l’été post-Covid, il y avait une espèce d’atmosphère de renaissance, d’envie… On était venu ici, on avait fait un beau concert devant plein de monde et je me rappelle cette émotion qu’il y avait à la fois dans l’équipe (techniciens, musiciens…) et dans le public. On était tout de suite après cette période très compliquée et on se retrouvait tous ensemble, on vibrait ensemble…"
À l'époque, Grand Corps Malade compte parmi ses musiciens un certain Mosimann, programmé en solo juste après lui cette année : “L’album Reflets, c’est quasiment que des musiques de “Mosi”. On avait fait toute la tournée 2021-2022 ensemble, donc c’est un joli clin d’oeil."
Dans son huitième album, Reflets, celui qui a popularisé le slam en France poursuit son exploration du chant. “Ça fait deux-trois albums que je chantonne, pour le plaisir d’un petit bout, d’un refrain… Je ne ferai jamais tout un album chanté, mais pour amener un peu de variété, de relief à une chanson… et puis aussi pour le plaisir d’entendre le public chanter avec moi, c’est pas mal.”
Écho universel
Les douze titres de l'album abordent des thèmes très personnels comme la paternité. Des thèmes qui rentrent forcément en résonance avec la vie de son public. “C’est justement tout l’objet de ce titre, "Reflets". Je parle à la fois de moi et de mes histoires, mais ces histoires se reflètent dans la vie du public, à moins que ce soit le public qui se reflète dans mes chansons. L’idée, c'est qu’on ne sait plus trop qui est le miroir de l’autre. Bien sûr que quand je parle de mes émotions, de mes histoires d’amour, de mes émotions de papa, etc. il y a plein de gens qui peuvent se retrouver dans ces émotions. On le sait, souvent les textes les plus personnels ont l’écho le plus universel.
Un des plus beaux compliments qu’on puisse me faire, c’est quand on vient me voir en disant : “tel texte, telle chanson, telle phrase, j’ai l’impression que vous l’avez écrite pour moi - on est encore sur cette notion de reflet - et puis bien sûr des fois, ils me disent : “j’ai entendu votre chanson à telle période de ma vie, il m’est arrivé ça, ça m’a fait du bien”.
Comme je me confie pas mal dans mes textes, finalement le public me renvoie ces confessions.
Grand Corps Malade
Dans 2083, le neuvième titre de l'album, GCM aborde le thème du dérèglement climatique en adoptant le registre de l'anticipation. "J’ai tendance à être très optimiste. On me dit souvent que mes textes ont toujours une petite lumière, un côté optimiste. Sur 2083, c’est moins le cas. Il ne faut pas se voiler la face. Dans 2083, j’imagine mon petit-fils virtuel qui m’écrit depuis l’année 2083 pour me raconter l’état du monde. Évidemment, ce monde est catastrophique. Je n’ai pas tout inventé : je me suis renseigné, j’ai contacté des spécialistes, j’ai lu les rapports du GIEC… et malheureusement, ce 2083, ça peut être notre avenir si on ne réagit pas. Ce texte n’est pas très optimiste, mais je pense qu’il est nécessaire de ne pas l’être.”
Les intempéries de ces dernières semaines ont des conséquences sur la tournée estivale de l'artiste. Plusieurs dates du chanteur ont dû être annulées.
