Depuis ce vendredi 3 mai 120 voitures sont engagées pour trois jours sur les chemins du Lot et de la Corrèze dans le rallye de la Castine. Cette deuxième manche du championnat de rallye sur terre soulève des oppositions. Une pétition demandant son annulation a rassemblé plus de 330 signataires. Et ce samedi 4 mai la signalétique de l'épreuve a été dégradée.
"On a des personnes qui sont anti rallye et qui nous créent des perturbations depuis pas mal de temps. Jusque-là j'étais prêt à discuter avec eux, mais là, ils sont allés trop loin".
Les organisateurs de l'épreuve sont furieux. Dans la spéciale de Brançeilles en Corrèze ce samedi matin, ils ont constaté que la signalétique avait été vandalisée. "Nous, on met en place sur le parcours une signalétique qui est obligatoire pour la sécurité des pilotes, des copilotes et du public. Et cette signalétique, ils l'ont saccagée, ils l'ont détruite. Pour nous ça a un impact financier, tous ces panneaux on les paye. C'est du travail qu'il faut refaire", ne décolère pas l'organisateur Stéphane Devez.
Une plainte sera déposée
"Les équipes ont travaillé toute la nuit. La malchance pour ces personnes qui ont été minables, c'est que mes équipes les ont pris sur le fait, donc on sait qui c'est", poursuit-il.
On a une immatriculation de véhicule, on sait qu'il y a deux jeunes garçons et une jeune fille, et dès lundi matin, on va porter plainte contre eux.
Stéphane DevezOrganisateur du rallye
Sur trois jours, l'épreuve rassemble une centaine d'équipages, leurs mécanos et leurs suiveurs. Une communauté de passionnés, exaspérée par les défenseurs du climat : "C'est des emmerdeurs, je pense que les chemins sont refaits après le passage des voitures. Et on ne pollue pas plus qu'un jour de 15 août, quand il y a des milliers de voitures dans la région, ou 15 cars qui vont visiter Rocamadour", ironise le pilote de l'Ecurie de Sainte-Maxime Michel Tirabassi.
Deux conceptions du monde inconciliables
120 km/h de moyenne dans les chemins de randonnée, la pratique est contraire aux aspirations écologiques locales, proteste ce collectif d'habitants rassemblé ce midi à Branceilles. "On consomme la nature pour le plaisir de quelques-uns. Vous avez ici des viticulteurs qui font du bio, qui sont sur des terres qu'ils veulent préserver, ils s'engagent là-dessus", déclare Christian Fages, porte-parole de l'association Payssage.
Si des gens veulent faire des courses de voitures, qu'ils les fassent sur des circuits dédiés où ça ne met pas en péril le travail des autres.
Christian Fagesassociation Payssage
Nuisance sonore, émissions de gaz à effet de serre, ces habitants s'inquiètent plus globalement des conséquences sur la biodiversité, mais aussi du climat de ces courses automobiles. Deux mondes qui décidément ne se comprennent pas : "Ça va complètement à l'encontre de tous les discours de notre époque. Aujourd'hui, le changement climatique ne fait plus débat, on est dans la recherche de solutions, et eux, ils poursuivent tout ce qui a provoqué les changements climatiques qu'on connaît", affirme Yves Eveno, porte-parole du collectif "Un rallye, non merci !".
Le collectif réfute toute implication dans l'arrachage de la signalétique du rallye, qui se poursuivra ce dimanche 5 mai sur les chemins du Lot.