Colis. "Nous pensions vraiment mettre la clé sous la porte avant de mettre en place ce partenariat" : focus sur une économie grandissante

Alors que les locaux Mondial Relay de Brive déménagent à Terrasson pour répondre à une demande en constante augmentation, nous sommes allés à la rencontre de ceux qui distribuent ces colis pour voir si ce marché est rentable.

Pour certains, c'est désormais devenu une tâche hebdomadaire : aller chercher un colis ou en envoyer.

Parmi les spécialistes d'envois de colis comme Colissimo ou Chronopost, il en est un que les particuliers connaissent bien : Mondial Relay. Jusqu'à présent, la Corrèze abritait l'un de ses dépôts à Brive mais ce dernier devrait déménager à quelques kilomètres, en Dordogne, au printemps prochain. On vous explique pourquoi.

Mondial Relay : ça déménage !

Dans les prochaines semaines, le site historique de Mondial Relay à Brive fermera définitivement ses portes avant d'aller s'implanter à une vingtaine de kilomètres, sur la commune périgourdine de Terrasson.

Alors que la demande est en constante évolution, l'objectif pour ce géant de la livraison de colis entre particuliers est plus que jamais de faire de la place. Ainsi, l'entreprise va multiplier par six sa surface d'exploitation, passant de 1 000 à 6 000 m². "Nous revenons aux sources, car avant d'être installés à Brive, notre premier site sur le secteur était Terrasson", confie Sang-Duky Lescarret, Directeur des Opérations Région pour Mondial Relay.

Grossir, encore et toujours, un pari rendu possible dans le secteur Corrèze-Dordogne grâce à une opportunité d'ordre économique. La communauté de communes du Terrassonnais Haut Périgord investit dans des terrains, les rend viables et les revend à des structures à des prix attractifs. "23 euros le mètre carré", précise Dominique Bousquet, président de la communauté de communes.

Qui dit agrandir, dit aussi investir. Ce déménagement est également motivé par l'installation prochaine d'une grande machine de tri qui accélèrera le rendement et devrait ainsi réduire les délais d'envoi. L'objectif pour Mondial Relay : faire du site de Terrasson, un hub, l'un des quatre grands centres de tri régionaux (après celui de Hem, dans le nord, de Réau en Seine-et-Marne ou encore celui de Saint-Priest, à l'est de Lyon.)

"Actuellement, nous sommes l'un des derniers sites en traitement manuel. En termes d’efficacité, cet outil tout neuf va nous permettre de passer de 1 500-2 000 colis traités par heure à 10 000, une fois que nous serons installés à Terrasson".

Même cas de figure le mois dernier, où l'entreprise annonçait son installation en Lot-et-Garonne pour désengorger la zone sud-ouest.

Quelles conséquences sur l'emploi ?

Dans ses locaux brivistes, Mondial Relay emploie actuellement vingt personnes en CDI et une dizaine d'intérimaires.

La direction tient à rassurer : tous les postes seront transférés à Terrasson. D'autres postes pourraient même voir le jour dans les prochains mois en fonction de la demande. "Avant la période de Noël, nous espérons recruter dix CDI supplémentaires. Avec le nouveau site, nous devrions arriver rapidement à 40, 50, 60 salariés. Nous devons nous adapter à la croissance."

Le business du colis : la bonne affaire ?

Plus pratique encore que les centres de tri, les points relais mis en place par le géant français de la livraison. Supermarchés, bureaux de tabac, pressing, fleuristes, autant de commerces de proximité qui permettent d’envoyer ou de récupérer ses paquets à seulement quelques mètres de chez soi. Mais ces lieux de dépôt-minute sont-ils bénéfiques pour les gérants d’établissement ?

La réponse est « oui » d’après Jean-Baptiste Olivert, président de l’association Pied à Terre, basée dans les locaux de Cyber City à Limoges. L'équipe a décidé d’ajouter cette corde à son arc il y a deux ans. Rien qu’en septembre, près de 3 000 colis ont été réceptionnés et 1 700 paquets ont été envoyés grâce à cette petite structure.

« Avec la crise Covid, nous avons perdu énormément de monde, de liens avec les gens. On se demandait si on allait pouvoir entretenir nos locaux, c’était un vrai problème. Nous pensions vraiment mettre la clé sous la porte avant de mettre en place ce partenariat avec Mondial Relay. »

Cela nous donne un complément suffisant pour que les mois se joignent, nous avons retrouvé une stabilité économique. Heureusement que nous avons trouvé ce partenariat.

Jean-Baptiste Olivert, directeur de l'association Pied à Terre

Le principe ? Pour chaque colis réceptionné ou envoyé, l’établissement est commissionné à l’échelle de quelques centimes en fonction de la taille du paquet. Un « petit billet » non négligeable pour le président de l’association. Une salle à l’arrière du magasin a d’ailleurs été emménagée en espace de stockage pour faciliter le travail des équipes. « C’est sûr, cela prend du temps de préparer les colis, mais avec un peu d’organisation, on y arrive. Et cela nous donne un complément suffisant pour que les mois se joignent, nous avons retrouvé une stabilité économique. Heureusement que nous avons trouvé ce système », ajoute Jean-Baptiste Olivert.

Plus récent encore, les « box de dépôt » désormais mis en place dans les supermarchés, c’est le cas d’Intermarché à Landouge depuis avril 2023. Là encore, les inconvénients ne sont pas nombreux d’après Frédéric Vergne, le PDG de l’établissement. « C’est réellement un service pour la clientèle que nous avons mis en place, cela ne nous rapporte quasiment rien, éventuellement de nouveaux clients. Mais le but est vraiment de proposer un service supplémentaire ».

En France, en 2021, ce sont près de 1,7 milliard de colis qui ont été distribués rien qu’en France. Des chiffres qui pourraient encore progresser cette année.

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