C’est une excellente nouvelle pour les entreprises du BTP en Corrèze. Le Conseil départemental vient de relancer sa campagne de travaux 2020 sur le réseau routier. Une décision très attendue par les entreprises concernées, certaines étant au bord de l’asphyxie.
Le département de la Corrèze compte injecter 16 millions d’euros pour renforcer le réseau routier et la sécurité des usagers. D’ores et déjà, deux chantiers ont débuté. Sur la RD 1089 d’abord, une portion de deux kilomètres entre Rosiers-d’Egletons et Montaignac-Saint-Hyppolite est en travaux. C'est un investissement de 285 000 euros conduit par l’entreprise Eurovia.
Une autre rénovation est en cours à Saint-Sornin-Lavolps, sur la RD 31 pour un total de 110 000 euros. C’est l’entreprise Colas qui est chargée des travaux. Selon le Département, près de 200 chantiers sont prévus pour 2020, car "les élus ont largement renforcé le budget des travaux routiers, passant de 12 millions en 2015 à 16 millions cette année".
Cette campagne de travaux 2020 démarre un peu plus tard qu’à l’habitude puisqu’il a fallu donner le temps aux entreprises de travaux publics d’adapter leur organisation avec des règles de protection indispensables pour les salariés. Le Département s'est attaché à maintenir son activité de commande publique. Le service des marchés est opérationnel pour garantir de l'activité aux entreprises. Conseil départemental de la Corrèze
Colas et Eurovia sont certes des grands groupes du BTP. Mais ce sont bien les agences et les salariés locaux qui sont sur le terrain, profitant à l’économie corrézienne.
Timide reprise du BTP corrézien
Crise sanitaire oblige, le secteur du BTP dans le département, comme partout en France, a pris la vague de plein fouet. La plupart des chantiers ont été stoppés et les projets reportés, y compris de la part des collectivités locales dont les commandes publiques sont indispensables à la survie de beaucoup d’entreprises du secteur.Le BTP panse ses plaies. Rachel Coudre-Bourgeon, la présidente de la fédération française du bâtiment de la Corrèze dresse un constat sans appel.
La fédération corrézienne essaie d’être aux côtés de ses adhérents malgré les difficultés à surmonter, le manque de masques par exemple. Pendant un long moment, il n’y en avait pas à distribuer aux professionnels et « il a fallu se greffer sur une commande du Conseil départemental et ils ne sont arrivés que vendredi dernier » explique Rachel Coudre-Bourgeon.Sur le département, 88% des chantiers sont arrêtés. C’est énorme. Les entreprises qui ne disposaient pas de suffisamment de trésorerie pourraient ne pas survivre. Rachel Coudre-Bourgeon
Déconfinement et des questions
L’activité commence à reprendre au compte-gouttes. Et ce sont surtout les petits chantiers qui sont concernés. Mais après ? Le déconfinement suscite nombre d’interrogations. Sur le terrain, les professionnels travaillent beaucoup les uns à côté des autres, en équipe. Il faudra trouver des solutions adaptées pour respecter les fameux gestes barrières.Le déconfinement approche et avec lui l’espoir fondé d’un retour progressif à la normale. Le BTP corrézien doit s’adapter, pierre après pierre, le prix de la reconstruction.Nous devons conseiller les entreprises sur leur gestion. Organiser les réunions de chantier en visio-conférence, utiliser plusieurs véhicules pour éviter le contact entre les salariés, des véhicules qu’il faut désinfecter chaque soir. Tout comme les chantiers, chaque jour...Tout cela demande plus de temps. Un surcout que nous évaluons entre 10 et 20%. Les entreprises doivent en tenir compte pour ne pas travailler à perte. Rachel Coudre-Bourgeon.