Les vergers de Corrèze sont exsangues. La vague de froid du printemps a emporté avec elle les récoltes de nombreux arboriculteurs du département. L'Etat a déclaré l'état de calamité agricole, qui doit leur assurer une meilleure indemnisation.
Compenser les pertes. Les agriculteurs de Corrèze tentent par tous les moyens de retrouver l'équilibre après une saison terrible. Entrepos désert, machines à l'arret, le gel a figé la production de noix bio. A Branceilles, un atelier emploie d'ordinaire quatre à cinq saisonniers au mois de décembre. Mais, cette année, il n'y a plus aucun fruit à conditionner
Il s'agit de la pire gelée depuis 1969 en Corrèze. Les producteurs de noix déplorent 50% de perte en moyenne et saluent alors la reconnaissance de l'état de calamité agricole. Cette décision "ouvre désormais droit à des indemnisations pour les producteurs concernés" : "Une procédure dématérialisée de dépôts des dossiers sera lancée au cours du premier trimestre 2018", précise la préfecture.
Mais, pour les plus touchés, les indemnités prévues ne suffiront pas : "Les pertes sont prises en charge à 35% maximum", explique Philippe Leymat, producteur de noix. Or, dans certaines exploitations, le gel a détruit près de 85% de la récolte.
Prévenir plutôt que guérir
C'est le cas de Laurent Rougerie, pomiculteur. Seule sa petite parcelle équipée d'un dispositif anti-gel a résisté aux intempéries. Il aimerait dôter tout son verger de cette protection : "Ce sont des investissements lourds... Il vaudrait mieux nous aider à nous protéger plûtot qu'à nous indemniser", plaide-t-il.Avec 30 % de perte en moyenne, plus de la moitié des pomiculteurs corréziens percevront une indemnisation au titre de cette calamité agricole. Une aide que certains producteurs de noix espèrent voir majorée à titre exceptionnel.