Un homme de 67 ans a été condamné à un an de prison, ce jeudi 14 septembre 2023, par le tribunal de Brive. Une condamnation pour avoir réalisé des attouchements sur des personnes en état de vulnérabilité, quatre résidentes d'un EHPAD.
"Il est venu dans ma chambre, et il a tenté de m'embrasser, mais je l'ai repoussé, il m'a pincé le sein, j'étais choquée", témoigne la seule victime, apte à être auditionnée.
Ce jeudi 14 septembre 2023, un homme de 67 ans a comparu devant le tribunal correctionnel de Brive pour répondre de faits d'agressions sexuelles sur quatre résidentes d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), à Beaulieu-sur-Dordogne.
Le 1ᵉʳ mai 2023, une soignante donne l'alerte après avoir surpris l'homme qui touchait la poitrine d'une des résidentes à l'EHPAD. Une enquête est ouverte et quatre femmes sont identifiées en tant que victimes présumées pour des faits constatés entre décembre 2022 et mai 2023.
Le mis en cause, visiteur qui venait régulièrement rendre visite aux victimes, d'abord deux femmes qu'il connaissait avant qu'elles intègrent l'Ehpad des Gabariers, à Beaulieu-sur-Dordogne, en Corrèze, puis deux autres résidentes rencontrées plus tard.
Les victimes n'étaient pas consentantes
Selon les témoignages et d'après les images de vidéos surveillance récupérées par la gendarmerie, le sexagénaire a forcé des baisers sur la bouche et des attouchements sur la poitrine et entre les cuisses des résidentes.
Les victimes ont entre 70 et 88 ans. Trop faibles pour comparaître, trois d'entre elles n'ont pas pu se rendre au procès. Sur les images de vidéosurveillance, des signes de rejets et des signes de renoncement sont suffisamment explicites pour constater que les victimes n'étaient pas consentantes.
L'homme a une légère déficience intellectuelle
"Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça", avoue le mis en cause, abasourdi. L'homme est sous curatelle depuis 1995, a une légère déficience intellectuelle, selon l'expert psychiatre.
Son avocat, Me Benoît Zoungrana, pour la défense, qualifie les actes de son client comme une "maladresse", un "abus de gentillesse". Il insiste sur l'enfance difficile et sans repères familiaux du mis en cause. "C'est une personne vulnérable, il a un parcours de vie chaotique qui explique beaucoup de choses dans son comportement. "
"Il a fait passer son plaisir avant de se soucier de ses victimes"
Le prévenu est aujourd'hui accusé d'agressions sexuelles sur personnes vulnérables, une circonstance aggravante." Il se rendait aussi dans les chambres pour ne pas se faire attraper, en faisant passer son plaisir avant de se soucier de ses victimes", plaide l'avocat général, requérant deux ans de prison avec sursis.
Le tribunal correctionnel a finalement condamné le mis en cause à un an de prison avec sursis, une obligation de soins et une interdiction de se rendre dans un EHPAD, quel qu’il soit.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce type d'affaires dans les établissements de soins spécialisés est récurrent et très problématique. Selon une enquête réalisée par le site d'informations en ligne Médiapart, plus d'une centaine de cas ont été judiciarisés depuis 2013.
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