Cette maladie gynécologique inflammatoire touche près de 10 % des femmes. Elle est souvent diagnostiquée avec retard. Pour améliorer sa prise en charge, l’Agence Régionale de Santé vient de labelliser 16 centres multidisciplinaires et de 2 centres de recours chirurgical. Parmi ces structures, la clinique des Cèdres, à Brive, en Corrèze.
L’endométriose est une maladie gynécologique inflammatoire et chronique. Elle se caractérise par la présence, hors de la cavité utérine, de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus (appelée endomètre). Elle évolue de la puberté à la ménopause. C’est la première cause d’infertilité en France.
"Je ne suis pas folle"
Le chemin vers le diagnostic de l’endométriose est souvent un parcours de la combattante. 7 ans en moyenne. Nous avons rencontré, Virginie Durant une correzienne de 36 ans qui a vécu 20 ans d’errance médicale avant de pouvoir nommer sa maladie. Elle témoigne : "Une fois que le diagnostic a été posé, c’était un énorme soulagement parce que je me suis dit : je ne suis pas folle, il y a vraiment un problème au niveau physique."
Un soulagement, mais aussi un nouveau combat à mener : "Même si on m’a annoncé une maladie, on n’a pas envie d’être malade. Néanmoins, j’ai senti que je pouvais retrouver les rênes de ma vie, même si j’avais encore une sacrée montagne à gravir."
Parcours simplifié
Cette montagne est faite de rendez-vous médicaux, de fatigue, et d’opérations. Pour améliorer ce parcours, la clinique des Cédres a simplifié la prise en charge de ses patientes : elles peuvent consulter plusieurs professionnels en une journée et bénéficier de l’accompagnement d’une infirmière.
Antoine Gravier, gynécologue médical et obstétrique, détaille : "Vous retrouverez des radiologues, des psychologues, des kinésithérapeutes, des sexologues, et des médecins de la douleur. Avec cette organisation en hôpital de jour, vous retrouvez tous ces professionnels."
Centres de référence
En 2022, la France s’est dotée d’une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose. Elle doit promouvoir trois axes prioritaires : la recherche, le diagnostic, et la communication.
En 2023 en Nouvelle-Aquitaine, 16 centres ont donc été labellisés par l’Agence Régionale de Santé :
- Centre clinical de Soyaux (16)
- Centre médico-Chirurgical des Cèdres (19)
- Hôpital privé Francheville (24)
- CHU Bordeaux (33)
- Clinique Tivoli-Ducos et Centre IFEM Endo (33)
- Maison de santé protestante de Bagatelle (33)
- Polyclinique Jean Vilar (33)
- Polyclinique Bordeaux-rive droite (33)
- Centre hospitalier de Mont-de-Marsan (40)
- Polyclinique Pau-Pyrénées (64)
- Centre hospitalier de Pau (64)
- Clinique Belharra (64)
- Centre hospitalier de Niort (79)
- CHU de Poitiers (86)
- CHU de Limoges (87)
- Polyclinique de Limoges (87)
Deux centres de recours chirurgical ont aussi été labellisés : le CHU de Bordeaux et la Clinique Tivoli-Ducos.
L’enjeu est important : l’ARS estime que dans la région, l’endométriose concernerait entre 135 000 et 225 000 femmes.
François Clapeau avec Mathilde Reski