Le groupe coopératif agricole Euralis a annoncé le 9 janvier 2018 dans un communiqué son intention de supprimer plus de 110 postes nets et de fermer deux sites industriels, à Dunkerque (Nord) et Brive (Corrèze), d'ici fin 2019 pour résoudre les "difficultés économiques persistantes".
Le groupe coopératif agricole Euralis a annoncé mardi 9 janvier 2018 son intention de supprimer plus de 110 postes nets et de fermer deux sites industriels, à Dunkerque et Brive, d'ici fin 2019 pour résoudre les "difficultés économiques persistantes" de son pôle alimentaire.
Selon un communiqué du groupe basé à Lescar, près de Pau et qui réunit 12.000 agriculteurs, la "reconfiguration" prévue par Euralis entraînerait "la fermeture des sites industriels de Dunkerque et de Brive pour lesquels une recherche de repreneurs serait initiée." L'information et la consultation des représentants du personnel débutera le 19 janvier 2018.
En cause selon Euralis, "la pression sur les prix exercée notamment en grande distribution" mais aussi de "nouvelles tendances" (prêt-à-manger, internet ou l'engouement pour le naturel) prisées des consommateurs, des changements auxquels "le pôle alimentaire n'est pas en mesure de répondre aujourd'hui". Les sites industriels du groupe sont en outre en "sous-activité chronique", avec un taux de 50% en moyenne.
DES PERTES IMPORTANTES DUES A LA PRESSION DES PRIX ET AUX CHANGEMENTS ALIMENTAIRES
Le pôle alimentaire d'Euralis "a enregistré des pertes nettes cumulées de 63 millions d'euros ces cinq dernières années et supporte une dette de 186 millions d'euros qui devient un frein à l'investissement et au développement de ses marques" (entre autres les foies gras Rougié et Montfort).
L'activité canard gras (47% du chiffre d'affaires du pôle) a notamment été "fortement et durablement touchée par les deux épisodes de grippe aviaire de 2015 et 2016." Sur l'exercice 2016-2017, cette crise a entraîné une perte de 22 millions d'euros pour Euralis, autant que l'année précédente.
"Malgré l'amorce d'une amélioration, grâce à des mesures de réduction des coûts qui se sont traduites par un retour à un résultat d'exploitation positif d'environ 3 millions d'euros en 2017, les activités et l'organisation du Pôle Alimentaire doivent être transformées en profondeur pour surmonter efficacement les difficultés internes et externes qui le menacent", assure Pierre Couderc, directeur général d'Euralis, dans ce communiqué.
PLUSIEURS SITES TOUCHES EN FRANCE
"Le site de Sarlat en Dordogne serait redimensionné et repositionné sur des petites séries à haute valeur ajoutée, tandis que les usines d'Yffiniac dans les Côtes d'Armor et Maubourguet dans les Hautes-Pyrénées se développeraient avec l'intégration de nouvelles activités".
Ce projet se traduirait par la suppression de 313 postes au niveau national, la création de 157 autres et 44 supplémentaires seraient ouverts au reclassement interne au sein du groupe, précise Euralis. Selon M. Couderc, il s'accompagnera également d'un plan d'investissements de 45 millions d'euros sur trois ans, avec un "recentrage des activités du pôle sur les marchés rentables".