Le foie gras venu des pays de l'Est divise les consommateurs. Dans les rayons des supermarchés, ils côtoient parfois les produits régionaux. Certains consommateurs affichent leur volonté de consommer local, néanmoins les producteurs voient d'un mauvais oeil cette concurrence.
Déjà affaiblis par la grippe aviaire, les producteurs de foie gras corréziens, comme leurs confrères du Sud-Ouest se sentent menacés par ces produits importés. Certains d'entre eux sont favorables à des mesures de taxation, car ces produits de Bulgarie ou de Hongrie où la main d'oeuvre est bon marché, sont vendus de 40 à 50% moins chers que le foie gras français.
Comment les reconnaître ? Ils affichent les lettres BG, comme Bulgarie, des mentions que seuls les consommateurs avertis (ceux qui lisent attentivement les étiquettes) peuvent voir. Les producteurs de foie gras de Bulgarie ou de Hongrie vendent leur production en France, en Espagne, en Italie, en Belgique et au Japon. Ils fournissent essentiellement les restaurateurs, et peu de particuliers. Un phénomène qui n'est pas nouveau mais qui a plus d'écho dans le contexte actuel.
Le responsable d'un supermarché briviste, que notre équipe a rencontré, se dit attaché aux produits de la région. Landes, Périgord, Quercy. Il conseille par ailleurs de se méfier des mentions "transformé en France", qui indiquent que les produits proviennent de l'Union européenne.
Alors faut-il consommer local et payer plus cher ? La tendance est perceptible, notamment dans les allées du marché de Brive-la-Gaillarde. Selon les chiffres officiels, notre pays reste à ce jour le premier producteur mondial de foie gras. 14 000 tonnes en 2016. La France produirait 3 trois fois plus que la Hongrie et et 5 fois plus que la Bulgarie.